Maintenant que le prix de l'or paraît prendre une pause entre les 1350 et 1400$US l'once, il est à se demander s'il n'est pas trop tard pour bonifier ses positions dans les actions aurifères et profiter. Absolument pas, estiment trois observateurs du secteur de l'or.

> Suivez Hugo Fontaine sur Twitter

«Nous continuons à croire que les actions sont peu chères en comparaison avec le prix de l'or et les ratios financiers historiques», affirme Steven Butler, analyste en métaux précieux chez Canacord Genuity.

Le cours de Goldcorp (44,92$ au 26 novembre), par exemple, correspond à un prix de 1207$US l'once d'or, selon l'analyste. C'est 157$US de moins que le prix de clôture du même jour (1364$US). C'est donc dire que le titre est sous-évalué, croit M. Butler.

De la même façon, l'évaluation de Kinross impliquerait un prix de l'or de 1227$US, soit 137$US sous le prix réel. Encore là, il y a de l'espace pour une bonification du titre. Chez les producteurs intermédiaires, les titres les plus sous-évalués à ce chapitre sont African Barrick Gold (-179$) et Iamgold (-177$).

Brian Christie, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, observe que les titres des grands producteurs aurifères ont moins bien répondu à la hausse du prix de l'or que les sociétés d'exploration et de développement. «Les investisseurs payaient pour le potentiel de croissance des petites entreprises», explique-t-il.

Pourtant, au prix actuel de l'once, les grands producteurs font énormément d'argent. Dans un contexte qu'il juge favorable pour les 18 à 24 prochains mois, M. Christie anticipe un déplacement des sociétés juniors vers ces acteurs majeurs. «Leurs titres s'échangent encore à des ratios prix/flux de trésorerie encore raisonnables», précise l'analyste.

«Les projections de profits des producteurs sont en forte croissance, note aussi Jay Taylor, éditeur de la lettre financière J Taylor's Gold Energy&Tech Stocks. Ce serait bien d'avoir acheté plus tôt, mais je ne pense pas qu'il soit trop tard.»

M. Taylor est depuis longtemps un fervent défenseur de l'investissement aurifère. Et il croit que le métal jaune continuera à bien faire «tant que nous ne verrons pas le début d'une résolution de la crise financière globale. Et je ne pense pas que nous nous en approchons», a-t-il spécifié dans un entretien avec la La Presse Affaires.

Selon Brian Christie, l'or sautera d'un sommet à l'autre tant que les taux d'intérêt réels resteront négatifs, soit jusqu'en 2012, voire 2013. Sans compter que la demande physique, notamment par l'entrenise des fonds négociés en Bourse, reste forte. Et que les banques centrales gardent jalousement leurs réserves.

L'or s'échangeait à 1385$US l'once hier à New York, en hausse de 19$US.