Les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) se sont dans l'ensemble stabilisés cette semaine, après leur dégringolade de la semaine précédente, sur un marché toujours nerveux et pénalisé par les inquiétudes macroéconomiques.

Les prix des métaux industriels s'étaient effondrés en milieu de semaine dernière à leurs plus bas niveaux depuis plus de deux mois avant de se reprendre quelque peu: ils ont légèrement creusé leurs pertes cette semaine, puis se sont stabilisés sur un marché volatil.

«Il y a une exacerbation des incertitudes macroéconomiques (la politique monétaire en Chine, la crise irlandaise), alors que les investisseurs ont préféré s'éloigner des actifs à risque avant la fête de Thanksgiving», pour laquelle les marchés américains étaient fermés jeudi, a souligné Robin Bhar, analyste de Crédit agricole.

Cependant, «il semble que le mouvement de vente massive de la semaine dernière était exagéré et que le marché à surréagi»: la relative reprise qui a suivi les plus bas niveaux enregistrés la semaine dernière «montre que des opportunités d'achats à bon compte sont apparues», tempérait-il.

De bons indicateurs aux États-Unis mercredi - notamment une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage à leur plus bas niveau depuis juillet 2008 ou une progression d'un indice de confiance des consommateurs - ont également apporté un peu de soutien aux cours.

Le marché est toutefois resté prudent, alors qu'un regain de craintes d'une contagion de la crise des dettes souveraines en zone euro, le renchérissement du dollar, mais aussi des chiffres en demi-teinte concernant les importations chinoises de métaux, avivaient la nervosité des opérateurs.

«Les métaux de base ont été tirés vers le bas par le cuivre, après l'annonce d'une baisse importante des importations de cuivre par la Chine en octobre», notait Edward Meir, de MF Global.

La santé économique de la Chine, premier consommateur mondial de métaux de base, «reste une préoccupation persistante pour le marché, alors que le spectre d'un nouveau resserrement monétaire dans les prochaines semaines ne peut pas être écarté», affolant notamment les prix du marché des métaux de Shanghaï.

Dans l'ensemble, «le marché des métaux est en mode correction, et avec un dollar toujours en pleine hausse, il y a un risque que les prix dérivent encore un peu plus» à la baisse, conclut William Adams, analyste de BaseMetals.com.

Le CUIVRE bénéficie toujours de robustes fondamentaux en sa faveur: selon les dernières statistiques du Groupe international d'étude sur le cuivre (ICSG), le marché mondial du cuivre raffiné a enregistré sur les huit premiers mois de 2010 un déficit de production de 363 000 tonnes.

«Cela dit, la demande des pays industrialisés n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant la crise (de 2008), ce qui est une bonne raison de croire que le déficit structurel du marché va s'accroître sur les prochaines années et soutenir l'envolée des prix», commentaient les experts de Commerzbank.

L'offre de métal rouge pourrait par ailleurs se resserrer encore un peu plus si la grève entamée il y a trois semaines dans la mine chilienne de Collahuasi, troisième mine de cuivre du monde, «ne se termine pas bientôt», notaient-ils.

La production mondiale d'ALUMINIUM a légèrement rebondi (+2%) à 3,376 millions de tonnes en octobre, après deux mois de baisse consécutifs, mais la production chinoise a en revanche fléchi, tombant à son plus bas niveau depuis plus d'un an, a révélé l'Institut international de l'aluminium (IAI).

Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 8220$ la tonne vendredi à 9h30 contre 8385$ la tonne vendredi dernier.

L'aluminium valait 2272$ la tonne contre 2284$.

Le plomb valait 2296$ la tonne contre 2270$.

L'étain valait 24 150$ contre 25 200$.

Le nickel valait 22 575$ la tonne contre 21 741$.

Le zinc valait 2123$ contre 2142$.