Afin de faire face aux besoins croissants d'électricité en période hivernale, Hydro-Québec devra accroître ses importations sur les marchés à court terme aux États-Unis au cours des prochaines années.

En 2010-2011, Hydro prévoit importer 220 mégawatts (MW) sur les marchés à court terme pour répondre à la demande hivernale, un chiffre qui devrait passer à 980 MW en 2011-2012 et à 1100 MW en 2012-2013, soit le maximum que permettent les installations actuellement en place.

Même avec cette hausse prévue des importations, Hydro-Québec s'attend à avoir besoin de 240 MW de plus en 2012-2013 et de 1960 MW additionnels en 2019-2020, si rien n'est fait.

Cette situation «découle principalement du changement dans la répartition des ventes prévues: moins de ventes au secteur industriel et plus de ventes dans les autres secteurs, qu'engendrent notamment des besoins additionnels à combler en pointe pour le secteur résidentiel et agricole», peut-on lire dans le Plan d'approvisionnement 2011-2020 d'Hydro-Québec Distribution, déposé au début du mois auprès de la Régie de l'énergie.

Les nombreux barrages actuellement en construction au Québec ne permettront pas de répondre à la croissance de la demande hivernale, a indiqué mardi un porte-parole d'Hydro, Guy Litalien, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne.

Pourtant, les premières turbines de la future centrale Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert doivent entrer en service à la fin de 2011 et celles du projet de La Romaine, en 2014.

En période hivernale, Hydro compte plutôt recourir, à partir de 2015, à la centrale thermique de TransCanada Energy à Bécancour, qui a bien peu servi depuis sa mise en service, en 2006.

Pour ce faire, la société d'État devra «accroître la flexibilité du contrat» conclu avec TransCanada, qui prévoit l'exploitation de la centrale de Bécancour à l'année longue. Jusqu'ici, Hydro a versé plus de 445 millions $ à TransCanada afin de laisser la centrale en hibernation.

Comme la consommation hivernale continuera de croître année après année, Hydro-Québec compte accroître sa capacité d'importation aux États-Unis à partir de 2015. Avec des partenaires américaines, Hydro projette notamment de construire une nouvelle ligne de transport qui reliera le Québec et le New Hampshire.

La société d'État aimerait également augmenter les importations en provenance de l'Ontario, mais cette perspective se heurte à la rareté des approvisionnements et à des contraintes réglementaires.

En été, Hydro-Québec continuera d'être confrontée à d'importants surplus d'électricité, qui devront être exportés.