Les prix du pétrole se sont repliés mardi à New York, dans un marché qui a toutefois limité ses pertes observées sur fond de tensions géopolitiques entre les deux Corée et d'inquiétudes persistantes pour la zone euro.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 81,25$, en recul de 49 cents par rapport à la veille.

«Il y a un bon niveau de soutien à 80$ pour le contrat de janvier, qui n'a pas été franchi depuis environ deux mois. Les acheteurs sont revenus à ce niveau», a rapporté Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock, alors que le baril est descendu jusqu'à 80,28$ en cours de séance, avant de se reprendre un peu.

Le marché pétrolier a tout de même passé la journée sous la pression de tensions venues de Corée et de la zone euro.

La Corée du Nord a tiré mardi des dizaines d'obus sur une île de Corée du Sud, déclenchant des tirs de riposte de Séoul.

«Cela a secoué le marché: il s'inquiète que cela devienne un problème plus large et que cela affecte non seulement l'économie coréenne, mais d'autres en Asie», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

L'inquiétude s'est reflétée dans l'ensemble des places financières. Les investisseurs ont préféré les actifs refuges, comme le dollar qui s'est raffermi, ajoutant à la pression sur les marchés de matières premières.

Par ailleurs, le plan de sauvetage de l'Irlande, en grande difficulté budgétaire, a été très mal accueilli par l'opinion publique du pays et par des membres de la coalition gouvernementale, mettant en péril l'adoption d'un programme d'austérité draconien.

«On surveille les conséquences politiques avec un appel à des élections anticipées et la possibilité que le budget puisse même ne pas être voté», a indiqué Andy Lipow. Si c'était le cas, les investisseurs craignent que la crise puisse s'étendre facilement, et rapidement, au Portugal et à l'Espagne, a-t-il souligné.

Une crise économique est synonyme de baisse des dépenses et de baisse de demande en produits pétroliers, a rappelé l'analyste.

«C'est tout simple: on n'achète pas de pétrole en cas d'intensification du risque», ont résumé les analystes de JPMorgan.