Les prix du pétrole se sont encore fortement repliés mercredi, le baril se rapprochant des 80$ malgré la chute impressionnante des stocks de brut aux États-Unis, alors que les investisseurs continuaient de s'inquiéter d'une hausse des taux en Chine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 80,44$, en repli de 1,90$ par rapport à la veille.

«Le marché teste les 80$», a noté Matt Smith, de Summit Energy. Le baril est descendu jusqu'à 80,06$, mais il n'est pas passé sous cette borne depuis le 20 octobre.

«Les positions à l'achat sont en train de se défaire», a rapporté l'analyste, sur fond d'inquiétude à la fois sur une éventuelle hausse des taux d'intérêt en Chine et sur les dettes publiques des pays de la zone euro.

La chute était rapide: en quatre séances, le baril a abandonné 7,37$, après être monté la semaine passée à son plus haut niveau depuis octobre 2008.

Les investisseurs spéculaient sur un relèvement des taux d'intérêt chinois, destiné à lutter contre l'inflation dans le pays, «ce qui ralentirait la croissance et la consommation de pétrole en Chine», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. D'autre part, les opérateurs surveillaient la situation en zone euro, où l'Irlande se rapprochait d'un plan d'aide international pour renflouer ses banques en grande difficulté.

«Ces deux éléments influent sur la valeur du dollar, qui s'est raffermi ces derniers temps», a ajouté l'analyste jouant à son tour sur les cours des matières premières, pris dans un mouvement de correction.

La nouvelle chute des cours s'est faite malgré l'impressionnante diminution des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernières.

Selon les chiffres du département de l'Énergie, ils ont baissé de 7,3 millions de barils, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswire ne prévoyaient qu'un recul de 100 000 barils.

Derrière ce chiffre se cachait une réalité moins positive, a toutefois précisé Antoine Halff, de Newedge group.

«Les chiffres de la demande sont assez faibles. On avait eu au cours des trois semaines précédentes une amélioration des livraisons de produits raffinés, qui a pris fin cette semaine», a rapporté l'analyste.