Les prix du pétrole ont chuté mardi à New York, le baril abandonnant près de 3% pour revenir à son niveau de début novembre, pénalisé par le raffermissement de la monnaie américaine et les craintes de resserrement monétaire en Chine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 82,34$, en repli de 2,52$ par rapport à lundi. C'est son plus bas niveau depuis deux semaines, quelques jours seulement après avoir retrouvé ses niveaux d'octobre 2008.

«On a eu une belle progression, jusqu'à plus de 88$ sans autre raison que le plan de relance américain et la baisse du dollar. Ces 10 derniers jours, le billet vert s'était raffermi, ignoré par le marché du brut», a rappelé Tom Bentz, de BNP Paribas.

«Les craintes de relèvement des taux d'intérêt en Chine afin de ralentir l'économie ont pu être le déclencheur, mais le marché était surévalué, exagérément acheté d'un point de vue technique, et avait besoin d'une correction», a ajouté l'analyste.

Les prix du pétrole ont tangué devant les signes d'un éventuel resserrement monétaire en Chine, mais aussi alors que les discussions étaient en cours sur la situation de l'Irlande, en grande difficulté budgétaire, au sein de la zone euro.

La monnaie américaine a profité de ces inquiétudes, et s'est nettement raffermie, l'euro revenant sous la barre de 1,35$.

Les investisseurs ont évité toute prise de risque, «non seulement dans l'énergie, mais aussi les actions, et de nombreuses matières premières sont descendues de leurs sommets» atteints ces derniers jours, a souligné Tom Bentz.

Aux États-Unis, le marché a du digérer les chiffres de l'inflation. Les prix à la production ont progressé de 0,4% en octobre mais hors alimentation et énergie, les prix à la sortie des usines ont reculé pour la première fois depuis octobre 2009, de 0,6%.

«Difficile de savoir quoi en tirer. C'est un chiffre déflationniste, ce qui pousserait à croire en des mesures d'assouplissement quantitatif supplémentaires. Mais avec l'énergie, on voit des signes de pression inflationniste», a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.