Les prix du pétrole ont progressé mardi à New York, dopés par un accès de faiblesse de la monnaie américaine qui se trouvait sous pression à la veille d'une décision de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 83,90$, en hausse de 95 cents par rapport à la veille.

Il est monté en cours de séance jusqu'à 84,34$, s'approchant du seuil de 84,43$ enregistré le 7 octobre et qui représentait son plus haut niveau depuis le 4 mai.

«Principal facteur» expliquant la progression des cours mardi, selon Phil Flynn, de PFG Best: la banque centrale australienne a relevé son taux directeur à 4,75%.

En réaction, «le dollar australien a bondi, et le dollar américain a été massacré, ce qui a causé cette nouvelle hausse des prix du pétrole», a expliqué l'analyste.

Tout affaiblissement du billet vert rend mécaniquement le brut moins cher pour les acheteurs munis d'autres devises.

«Avec l'assouplissement monétaire qui va être probablement être annoncé demain (mercredi aux États-Unis), le dollar (américain) est sous forte pression», a estimé Phil Flynn.

La banque centrale devrait mercredi annoncer des injections de liquidités sur les marchés pour relancer la croissance des États-Unis. Cette perspective a fait bondir les cours des matières premières depuis la mi-septembre, et fait chuter le dollar.

«Beaucoup d'intervenants sont dans l'attente des décisions financières de la Fed, a observé Antoine Halff, de Newedge Group. Le consensus sur le marché, c'est que des mesures accommodantes supplémentaires vont avoir un effet haussier sur le pétrole.»

«Une théorie, c'est qu'il va y avoir plus d'argent sur le marché, qui va être investi dans les matières premières. L'autre théorie, c'est qu'il y aura une spirale d'inflation et que le dollar va baisser, ce qui va alimenter la demande de pétrole comme protection contre la dépréciation des devises. Une autre théorie dit que cela va accroître les investissements dans les marchés émergents et contribuer directement à la hausse de la demande de pétrole», a-t-il ajouté. «Toutes ces théories misent sur un effet haussier.»