Les membres de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) ont bon espoir que les vives protestations des derniers mois ne les empêcheront pas d'entamer assez rapidement l'exploitation du gaz de schiste.

À l'occasion de la deuxième conférence annuelle de l'association, qui se déroule lundi et mardi à Montréal, les dirigeants des différentes entreprises gazières actives au Québec font le point sur l'état de la situation.

Dans son discours d'ouverture, le président de l'APGQ, André Caillé, a soutenu que l'acceptabilité sociale du gaz de schiste passerait par le respect de l'environnement et les retombées économiques.

Raymond Savoie, ancien ministre libéral et président de la firme Gastem [[|ticker sym='V.GMR'|]], s'est dit confiant que le rapport du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur le gaz de schiste, attendu l'hiver prochain, serait «très favorable» à l'industrie.

Certes, Québec resserrera l'encadrement réglementaire, a-t-il convenu, mais ce changement pourrait également être accompagné de nouvelles mesures incitatives fiscales, selon lui.

M. Savoie a pressé les autorités et l'industrie d'agir vite. Sinon, a-t-il prévenu, les projets de gaz de schiste situés ailleurs en Amérique du Nord pourraient prendre le dessus.

Michael Binnion, président et chef de la direction de Questerre [[|ticker sym='T.QEC'|]], a quant à lui indiqué que le Québec allait devoir se doter d'une industrie de services dans le secteur du gaz de façon à faire en sorte que les coûts des forages diminuent.

De son côté, un ingénieur géophysicien à l'emploi du ministère québécois des Ressources naturelles, Jean-Yves Laliberté, a suscité quelques réactions en affirmant qu'il se sentait «en famille» parmi les représentants de l'industrie gazière.

Québec a récemment investi 4 millions de dollars pour recueillir des données géoscientifiques qui faciliteront la tâche des entreprises effectuant de l'exploration gazière.

André Boisclair, ancien ministre de l'Environnement et ex-chef du Parti québécois, prendra la parole plus tard lundi à la conférence, tout comme le militant écologiste Steven Guilbault, d'Équiterre.

Un sondage Senergis publié vendredi dernier révélait que de plus en plus de Québécois avaient une opinion négative de l'industrie des gaz de schiste. Quelque 50 cent des répondants avaient une opinion défavorable comparativement à 35% en septembre.

L'enquête réalisée entre les 9 et 16 octobre révélait aussi qu'il y avait un certain durcissement des positions, le segment des «très défavorables» étant passé de 20% au mois de septembre à 29%.