L'industrie minière québécoise lance une nouvelle offensive de relations publiques pour mieux se faire connaître auprès des Québécois.

L'industrie a lancé hier Minalliance, un regroupement d'associations, de sociétés minières et d'entreprises de services.

Le principal outil de visibilité de Minalliance est pour l'instant son site web www.minalliance.ca, mais le groupe est déjà présent sur des réseaux sociaux et promet une série d'initiatives dans les mois et les années à venir.

L'objectif est de «démontrer la position de l'industrie comme pôle de développement économique durable», lit-on dans le premier communiqué du regroupement.

«Depuis plusieurs mois, l'industrie minière a fait l'objet de messages qui ne sont pas nécessairement actualisés par rapport à ce qu'elle fait vraiment», explique à La Presse Affaires la directrice générale, Claudine Renauld, qui travaille depuis 20 ans dans le secteur des communications et relations publiques

Mme Renauld, pour l'instant seule employée de l'organisme, souhaite que la présence de Minalliance sur les réseaux sociaux permette d'entreprendre un dialogue avec la population.

«L'industrie a réalisé qu'elle était très mal connue de la population, affirme-t-elle. Les gens étaient peu informés des progrès du secteur minier et de sa contribution socio-économique. L'industrie a décidé de se prendre en main et d'expliquer ce message-là aux Québécois.»

En avril dernier, le président du conseil de l'Association minière du Québec, Michel Leclerc, avait déjà indiqué que l'industrie devait changer son plan de match sur le plan des communications.

Changer de cap

«Nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions plus faire ce que nous avons toujours fait, c'est-à-dire rester discrets et exploiter nos entreprises», disait-il en entrevue. «L'industrie est rendue à une étape où il faut améliorer les communications. Il y a une volonté d'améliorer notre image auprès du grand public.»

Plusieurs membres de l'industrie ont d'ailleurs déploré, à mots couverts, la faiblesse de la campagne de communication dans le feuilleton de l'uranium à Sept-Îles, estimant que les opposants à l'exploration uranifère avaient largement remporté la bataille des relations publiques.

L'industrie minière québécoise a été malmenée dans les dernières années dans le dossier des sites miniers abandonnés. Puis, en 2009, un rapport incisif du vérificateur général soulignait que les sociétés minières reçoivent plus d'argent du gouvernement qu'elles ne lui en versent.

Mardi, le groupe Mines Alerte Canada a rendu publique une étude de l'Association canadienne des prospecteurs et développeurs miniers qui rapporte de nombreuses violations des règles environnementales ou des droits de l'homme par les sociétés canadiennes dans les pays étrangers.

Le conseil d'administration de Minalliance est dirigé par Normand Champigny, de PricewaterhouseCoopers, et compte aussi des représentants d'entreprises minières comme Osisko et Mines Virginia. Le Fonds de solidarité FTQ et Valeurs mobilières Desjardins sont au nombre des partenaires de Minalliance.