Les prix du pétrole ont dégringolé de plus de 4% mardi à New York, après la décision de la Chine de rendre sa politique monétaire moins souple, qui s'est accompagnée d'un fort rebond de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 79,49$, en chute de 3,59$ par rapport à la veille (+4,3%).

«Ce qui compte, c'est le dollar», a résumé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.

«Le dollar avait subi de fortes ventes (depuis un mois), alors qu'on parlait de l'assouplissement monétaire» que pourrait mettre en place la banque centrale américaine, a-t-il expliqué. «L'idée, c'était de vendre du dollar et d'acheter d'autres devises et des matières premières.»

La chute de la monnaie américaine depuis la mi-septembre a rendu plus attractives les matières premières, libellées en dollars, ce qui a poussé le baril de moins de 75$ à environ 84$ la semaine dernière. Mais le billet vert, qui a touché vendredi son plus bas niveau en neuf mois face à l'euro, en 15 ans face au yen, a nettement rebondi mardi.

«On a eu en plus l'annonce par la Chine qu'elle relevait ses taux, cela a choqué les marchés, a observé M. Ilczyszyn. Si la Chine cherche à ralentir sa croissance, cela fait baisser les prix des matières premières.»

La banque centrale de la Chine, moteur de la demande d'énergie depuis plusieurs années, a relevé ses principaux taux directeurs pour la première fois en trois ans.

Cette décision «a surpris tout le monde», a commenté Tom Bentz, de BNP Paribas. «Cela a renforcé le dollar (en raison de son statut de valeur refuge, ndlr), et cela peut être interprété comme une tentative de la Chine de ralentir son économie, ce qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole».