Le gouvernement canadien n'a jamais été approché par Sinochem concernant un achat éventuel de PotashCorp, a affirmé hier le ministre fédéral de l'Industrie Tony Clement, alors que circulent des rumeurs voulant que la société d'État chinoise ait renoncé à son projet d'acquisition du producteur canadien d'engrais.

En marge d'une allocution à Toronto, M. Clement a assuré qu'il n'avait jamais discuté avec Sinochem et que son gouvernement n'avait pas tenté d'influencer la décision du conglomérat asiatique.

PotashCorp fait actuellement l'objet d'une tentative de prise de contrôle hostile orchestrée par le géant BHP-Billiton. L'entreprise de la Saskatchewan clame depuis des mois que l'offre de 130 $ US par action de la société anglo-australienne est ridiculement basse. Elle tente de susciter l'intérêt d'autres acquéreurs potentiels, dans l'espoir de faire monter les enchères.

Pendant un moment, Sinochem est apparue comme un partenaire intéressé, des rumeurs affirmant qu'elle s'allierait à un fonds de pension canadien pour compléter la transaction. En acquérant PotashCorp, la société chinoise espérait entre autres exercer un certain contrôle sur le prix de la potasse qui entre dans la composition d'engrais agricoles.

Tony Clement a indiqué que le Canada était «ouvert pour les affaires», mais a rappelé que les investissements ne passent pas toujours le test du bénéfice net pour le pays.

En 2008, Ottawa avait ainsi bloqué une tentative de MDA de vendre sa division spatiale à l'américaine Alliant Techsystems. C'était la première fois que le gouvernement fédéral rejetait une prise de contrôle étrangère en s'appuyant sur la législation.