Le prix du pétrole pourrait grimper en 2011 à un niveau qui se situerait au deuxième rang parmi les plus élevés de tous les temps en raison de la demande de la Chine, de l'Inde et du Brésil. Un tel scénario serait de nature à bouleverser l'approche de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et à menacer le début de reprise économique dans les pays développés.

Ainsi, le brut West Texas Intermediate, la catégorie de pétrole de référence aux États-Unis, se vendra à une moyenne de 85$ US en 2011, comparativement à 77,70$ US cette année, selon la prévision médiane de 23 analystes sondés par Bloomberg, ce qui serait le prix le plus élevé jamais observé à l'exception des 99,75$ US pratiqués en 2008. Goldman Sachs Group, qui avait prédit avec justesse il y a un an que le pétrole allait atteindre 85$US le baril à la fin de 2009, soutient que le prix moyen de l'or noir se situera à 100$ US l'an prochain.

Tandis que la Chine, l'Inde et le Brésil ont besoin de pétrole pour alimenter leur économie en pleine croissance, les membres de l'OPEP soutiennent pour leur part que des prix plus élevés ne sont pas dans l'intérêt de l'Organisation, ajoutant qu'ils menacent la reprise. De son côté, John Lipsky, dirigeant du Fonds monétaire international, affirmait la semaine dernière que la «mollesse de l'économie persistera jusqu'en 2011».

«Les prix élevés du pétrole ont agi comme l'équivalent d'une taxe aux dépens des consommateurs», avance Peter Beutel, président de Cameron Hanover Inc., société-conseil de New Canaan, au Connecticut, qui suit le marché pétrolier depuis 30 ans.

À New York, le but s'est échangé entre 64,24$ US et 87,15$ US cette année. Le pétrole pour livraison en novembre s'est vendu à 81,58$ US la semaine dernière et les prix avaient peu évolué hier, s'établissant à 81,71$ US en matinée à New York. Le Brent, mélange européen de référence, a terminé la semaine à 83,75$ US à Londres et il se vendait 83,67$ US le baril hier.