Le sort d'un projet d'impôt minier en Australie, premier exportateur mondial de charbon et de minerai de fer, demeure incertain après que les élections du week-end dernier n'eurent produit aucun gagnant net, ce qui augmente l'incertitude chez les investisseurs.

Julia Gillard, 48 ans, première ministre de l'Australie, et Tony Abbott, 52 ans, leader de l'opposition, devront conclure des ententes avec les législateurs pour faire adopter une éventuelle législation après qu'aucun des deux grands partis n'eut réussi à remporter suffisamment de sièges pour former un gouvernement à la Chambre des représentants, qui compte 150 membres.

M. Abbott (libéral) a promis de mettre au rancart l'impôt minier proposé par les travaillistes qui lèverait une taxe de 30% sur les producteurs de charbon et de minerai de fer comme BHP Billiton et Rio Tinto Group. Pour sa part, Bob Brown, le leader des verts, parti qui semble maintenant détenir la balance du pouvoir à la Chambre haute, a déjà déclaré qu'il veut renégocier la taxe pour recueillir 2 milliards dollars australiens (1,8 milliard US) supplémentaires.

«Si les libéraux devaient former le gouvernement, il n'y aurait pas d'impôt minier», lance Peter Chilton, gestionnaire de patrimoine chez Constellation Capital Management, qui possède des actions de BHP Billiton et de Rio Tinto. «Cela serait potentiellement positif pour le secteur minier, ajoute-t-il. Mais si les travaillistes concluent un arrangement avec les verts, il y aura plus d'incertitude.»

Il faut 76 sièges à la Chambre basse pour former un gouvernement. Hier après-midi, la coalition libérale-nationale de M. Abbott en détenait 71 alors que le Parti travailliste au pouvoir en avait 70. Trois candidats indépendants et un vert ont gagné leurs élections alors que le résultat demeure incertain dans quatre circonscriptions.

«Je suis sûr que l'impôt minier a coûté l'élection aux travaillistes», assure Clive Palmer, un milliardaire australien qui a mis en suspens deux projets miniers en réaction au projet initial d'impôt minier des travaillistes. «Il semble que Tony Abbott sera le prochain premier ministre», ajoute-t-il.

Si les indépendants Bob Katter, Robert Oakeshott et Tony Windsor sont des anciens membres d'un partenaire de coalition, les Nationals, qui tirent traditionnellement leur appui de l'Australie rurale, n'ont pas encore indiqué quel parti ils appuieraient.

«Il y a trois indépendants qui sont des ex-Nationals. Ils représentent la campagne et ils ne veulent pas de cet impôt», explique Cameron Peacock, un analyste de marché de IG Markets, à Melbourne. «Si vous analysez les votes de ces candidats indépendants, vous constatez que les travaillistes sont les moins favoris», ajoute-t-il.