Le temps doux de l'hiver dernier a permis à Hydro-Québec d'exporter une plus grande part de son électricité, pour ainsi accroître ses profits malgré une pression à la baisse sur les prix obtenus à l'extérieur de la province.

La société d'État a fait savoir vendredi que son bénéfice net, après les six premiers mois de l'année en cours, demeure supérieur à la période correspondante de 2009, même si les prix obtenus pour l'électricité exportée ne cessent de fondre.

Le bénéfice net du premier semestre s'établit à 1,82 milliard $, en hausse de 62 millions $ par rapport aux six premiers mois de 2009.

Si l'on ne tient compte que du plus récent trimestre, soit les mois d'avril, mai et juin, les profits sont toutefois en légère baisse, à 378 millions $, comparativement à 381 millions $ un an plus tôt.

Lise Croteau, vice-présidente responsable de la comptabilité et du contrôle chez Hydro-Québec, a qualifié de «bonne nouvelle» le temps doux du dernier hiver au Québec. C'est ce qui permet d'ailleurs à la direction de la société d'État de se dire «confiante» d'atteindre son objectif de profits de 2,4 milliards $ pour l'ensemble de l'année 2010, malgré la baisse des prix à l'exportation.

«Ce qu'on n'a pas vendu au Québec, on a pu le vendre en termes d'exportations sur les marchés hors-Québec», a dit Mme Croteau lors d'une conférence téléphonique.

La diminution de volume de 3,8 térawattheures (TWh) sur le marché québécois a été largement compensée par une augmentation de 5,7 TWh du volume des exportations pour le semestre.

«Cette année on a plus de volume (à l'exportation), mais les prix sont un peu plus bas. Ça fait que les résultats sont comparables», a ajouté Mme Croteau.

Hydro-Québec a obtenu un prix moyen de 5,9 cents le kilowattheure pour son électricité exportée au premier semestre de 2010, nettement inférieur à celui de 7,6 cents des six premiers mois de 2009. La tendance à la baisse s'est accentuée, alors que le prix moyen obtenu pour le deuxième trimestre a été de 5,5 cents.

Les contrats de vente à terme ont néanmoins permis à la société d'État d'atténuer l'effet de cette baisse des prix. Ainsi le prix moyen de 5,9 cents obtenu par Hydro pour le semestre demeure plus élevé que le prix moyen de 4,9 cents sur le marché pendant la même période.

«La gestion des risques qu'on effectue nous a permis d'aller chercher une valeur ajoutée d'un cent du kilowattheure», a dit Mme Croteau.

La baisse des niveaux d'eau dans les réservoirs d'Hydro-Québec pourrait toutefois contraindre la société d'État à ajuster ses exportations, même si elle soutient que ça ne compromet aucunement le respect de ses engagements à long terme.

«On a eu moins de neige cet hiver, on a eu peu de pluie au printemps, l'été est plutôt chaud et plutôt sec, donc il est certain que ça a un impact sur les réservoirs d'Hydro-Québec», a dit Mme Croteau.

«C'est une situation qu'on suit de près et on va devoir s'ajuster en conséquence», a-t-elle ajouté.