Shell et Delek ont annoncé lundi qu'elles mettaient un terme aux négociations pour le rachat de la raffinerie de Montréal-Est. La raffinerie, qui emploie 800 personnes, sera convertie dès le mois de septembre en terminal d'importation.

Le retour à la table des négociations entre les deux sociétés pétrolières n'a pas abouti à une entente d'achat. «On a décidé de mettre un terme aux négociations en vue de l'éventuel rachat de la raffinerie», dit le porte-parole de Shell, Larry Lalonde.

Depuis un an, Shell tente de vendre sans succès sa raffinerie de Montréal-Est. En janvier, la pétrolière américaine a amorcé des travaux pour installer en terminal d'importation. Delek US a alors manifesté son intérêt, avant de se retirer une première fois des négociations puis de reprendre les discussions à l'invitation de Shell, il y a 10 jours.

«J'ai encore le sentiment que le retour à la négociation n'était que de la poudre aux yeux, affirme le député libéral Denis Coderre, qui a assisté aux représentations de Shell devant le Comité permanent de l'industrie. On ne m'enlèvera pas de la tête que Shell n'a jamais voulu vendre. Ils font plus d'argent avec un terminal qu'avec du raffinage.»

«Fâché», le président du syndicat des employés de la raffinerie a «beaucoup de rage au coeur». «On aurait pu sauver les emplois si Shell s'était montré coopératif», déplore Jean-Claude Rocheleau. Selon lui, la fermeture de la raffinerie pourra affecter 3500 emplois indirects à Montréal et priver le Québec de 240 millions de dollars de retombées économiques.

De plus, les 800 employés syndiqués doivent aussi faire face à des menaces de lock-out, selon M. Rocheleau. «Shell menace les employés de les mettre en lock-out et les priver de leurs primes de séparation. Ils nous ont dit qu'ils formaient des cadres pour remplacer des employés syndiqués», dit-il.

La direction de Shell infirme les propos de M. Rocheleau. «Aujourd'hui, nous pensons à la prochaine étape : fermer la raffinerie pour la convertir en terminal. La réalité, c'est que nous voulons traiter nos employés de façon honnête. On sait que les temps sont durs et notre intention n'est pas de faire ce que M. Rocheleau prétend», dit Larry Lalonde.