Le patron de BP (BP) sur le départ, Tony Hayward, sur la sellette pour sa gestion de la marée noire dans le golfe du Mexique, a dit au Wall Street Journal de vendredi qu'il aurait aimé rester en poste, mais qu'il part par amour pour le groupe pétrolier.

Au cours du premier entretien qu'il a accordé depuis l'annonce de son départ, M. Hayward, 53 ans, a estimé avoir été injustement vilipendé pour la façon dont il a géré la marée noire, la pire dans l'histoire des États-Unis.

«J'ai été diabolisé parce que j'ai fait ce qu'il fallait faire», a-t-il dit au Wall Street Journal. «Mais je comprends que les gens trouvent plus facile de vilipender une personne plutôt qu'une société».

Tout au long de la crise qui dure depuis fin avril, Tony Hayward a fait l'objet de nombreuses critiques et moqueries à cause de ses maladresses verbales.

Au pire de la marée noire, il avait ainsi expliqué qu'il voulait «retrouver sa vie d'avant» la catastrophe, s'attirant les foudres de la Maison Blanche et des habitants du golfe du Mexique.

Il doit quitter son poste le 1er octobre et sera remplacé par l'Américain Bob Dudley, actuellement chargé de la lutte contre la catastrophe au sein de BP.

M. Hayward a dit partir à contre-coeur. «Je ne voulais pas quitter BP, parce que j'aime cette société. Et c'est parce que j'aime cette société que je dois quitter BP», a-t-il lancé au Wall Street Journal.

Mais il a aussi assuré avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour lutter contre la marée noire dès l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, à l'origine de la catastrophe écologique.

Après son départ, Tony Hayward devrait intégrer le conseil d'administration de TNK-BP, à un poste non exécutif.

Selon le Wall Street Journal, M. Hayward a été accueilli mercredi par une salve d'applaudissements lors d'une cérémonie d'adieux organisée avec des employés au siège de BP.

«Si vous continuez d'applaudir, je vais me mettre à pleurer», a-t-il dit, la voix chevrotante.