Les quantités d'uranium actuellement dans le monde et utilisées à des fins de production d'énergie nucléaire suffisent à répondre aux besoins pour plus de 100 ans, a indiqué mardi une étude publiée à Vienne.

Cependant ces quantités disponibles actuellement pourraient suffire «pour des milliers d'années» avec l'utilisation de réacteurs nucléaires ultramodernes, selon cette étude, intitulée «Uranium 2009: ressources, production et demande» et publiée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE.

Selon les chiffres de consommation de 2008, les ressources prouvées à l'heure actuelle seront suffisantes pour assurer la fourniture d'uranium durant plus de 100 ans», ajoute l'étude.

Les deux agences ont toutefois souligné que ces prévisions étaient fondées sur l'état actuel de la technologie en matière de production d'énergie nucléaire. «L'emploi de réacteurs modernes et d'une technologie avancée pour les cycles d'utilisation du carburant peuvent avoir un effet positif sur les quantités disponibles d'uranium à long terme et cela pourrait se traduire alors en milliers d'années», selon les auteurs.

Même si la demande d'électricité a un peu reculé récemment avec la crise mondiale, elle continuera d'augmenter «de façon importante lors des décennies à venir». De nombreux gouvernements ont opté pour l'électricité nucléaire produite à des prix concurrentiels et sans produire de gaz à effet de serre.

Cependant l'étude souligne qu'il faudra développer «une manière respectueuse de l'environnement d'extraire l'uranium et de livrer des quantités toujours plus importantes rapidement aux marchés».

Au 1er janvier 2009, les ressources mondiales totales d'uranium s'élevaient à 6,3 millions de tonnes, selon cette étude publiée tous les deux ans. Le Canada, le Kazakhstan, l'Australie et la Namibie en sont les principaux producteurs.

La plupart de l'uranium exploité actuellement a été trouvé il y a 20 ou 30 ans, a souligné devant la presse Peter Waggitt, un spécialiste de l'uranium auprès de l'AIEA.