Les prix du pétrole ont vigoureusement rebondi mardi à New York, dopés par une forte baisse de la monnaie américaine qui a attisé l'appétit des investisseurs pour les matières premières.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 77,15$, en progression de 2,20$ par rapport à la veille.

Il avait cédé plus d'un dollar lundi, se repliant après trois séances de hausse d'affilée.

«L'histoire du jour, c'est le dollar», a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics. «Quand le dollar baisse, le brut grimpe, c'est tout à fait normal.»

Le dollar est tombé mardi à son plus bas niveau en deux mois face à l'euro, qui est repassé au dessus de 1,27$.

D'une part, les investisseurs, plus optimistes, se détournent de la monnaie américaine, valeur sûre mais peu rémunératrice, au profit d'actifs à plus fort rendement, comme les matières premières ou les actions.

Par ailleurs, toute perte de valeur du billet vert rend le brut, libellé en dollars, plus attractif pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les cours du brut ont également progressé dans le sillage des marchés boursiers, dopés par les bénéfices plus forts que prévu du producteur américain d'aluminum Alcoa au deuxième trimestre.

Sur le front de l'offre, le gouvernement américain a instauré lundi un nouveau moratoire sur les forages en eaux profondes jusqu'au 30 novembre, après l'annulation par la justice d'un précédent moratoire mis en place dans le cadre de la lutte contre la marée noire dans le golfe du Mexique.

«D'un point de vue juridique, on peut être optimiste sur le fait que le moratoire pourrait être assoupli avant novembre», ont commenté les analystes de JPMorgan. Mais «nous voyons cela d'un point de vue politique», ont-ils ajouté, jugeant «improbable» une reprise à court terme, notamment avant les élections législatives de novembre aux États-Unis.