Les employés de Shell, qui ont épuisé toutes leurs munitions pour tenter de conserver la raffinerie ouverte, réclament de nouveau l'intervention des gouvernements de Québec et d'Ottawa.

«Il faut obliger Shell à respecter sa parole et ses engagements», a plaidé mercredi le président du syndicat Jean-Claude Rocheleau, après une conférence de presse conjointe avec le président de la FTQ, Michel Arsenault.

Selon M. Rocheleau, les gouvernements ont le pouvoir et les moyens de réclamer des explications à Shell qui, après avoir assuré qu'elle voulait vendre sa raffinerie, n'a pas voulu négocier avec ceux qui voulaient l'acheter.

«On s'est fait mener en bateau pendant six mois», a-t-il dit, ajoutant que Shell était convaincue que le comité de survie ne trouverait pas d'acheteur.

Le comité a recruté un acheteur, la filiale américaine du holding israélien Delek, que Shell a jugé assez crédible pour lui ouvrir ses livres. Mais les négociations n'ont pas duré longtemps, même si cet acheteur était prêt à bonifier son offre.

Dans un communiqué laconique envoyé lundi aux employés, Shell a fait savoir que les négociations avec l'acheteur intéressé, qu'elle n'a pas nommé, étaient terminées.

Le président de la FTQ, Michel Arsenault, a affirmé que Delek était toujours intéressé. «Nous savons de source très sûre que Shell a rejeté du revers de la main une nouvelle offre fort généreuse de plus de 150 millions de dollars», a-t-il soutenu en conférence de presse.

Même pendant les discussions avec Delek, Shell a poursuivi le démantèlement de sa raffinerie selon son plan de match annoncé en janvier dernier. La fin complète des opérations à la raffinerie qui emploie 550 personnes est prévue pour septembre.