Les coûts des négociations menées par le gouvernement libéral du Nouveau-Brunswick en vue de la vente d'Énergie NB à Hydro-Québec, annulée, se sont élevés à 8 millions $, selon des documents officiels. Cependant, selon l'opposition progressiste-conservatrice, les dépenses se chiffreraient plutôt à 30 millions $.

Les documents obtenus par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur le droit à l'information du Nouveau-Brunswick montrent que la province aurait consacré cette somme d'argent à des services juridiques, techniques et de communications.

Un peu plus tôt ce mois-ci, le gouvernement libéral avait remis un maigre rapport de deux pages au porte-parole en matières de finances, Bruce Fitch. Le rapport précisait seulement le nom des compagnies impliquées dans ces négociations et une ébauche des dépenses totales. M. Fitch s'était plaint du trop peu d'informations fournies dans le document.

«Nous n'avions pas toutes les factures à l'époque, alors nous lui avions fourni des chiffres approximatifs afin de lui remettre les informations le plus rapidement possible, a soutenu le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, Greg Byrne, jeudi. Il est clair que M. Fitch a également droit à un dossier plus détaillé.»

M. Byrne a reconnu que le gouvernement savait que les sommes d'argent dévolues aux experts ayant participé à l'élaboration du dossier de négociation seraient importantes. «Nous avons fait appel à des firmes de renommée internationale. Évidemment, nous devions avoir les meilleurs conseils possibles», a dit M. Byrne.

De son côté, l'opposition estime que les documents ne donnent qu'une idée partielle de l'ampleur réelle des dépenses, qu'elle a estimés à près de 30 millions $. «Shawn Graham a lui-même admis qu'il avait commencé à parler secrètement à Jean Charest en janvier 2009», a expliqué Jody Carr, membre de l'opposition.

Or, les informations présentes dans le rapport remontent au mois d'avril seulement. Il y aurait donc une période de trois ou quatre mois qui ne serait pas comptabilisée. M. Carr a également laissé entendre que «le gouvernement a omis de calculer les coûts des déplacements du premier ministre, du ministre de l'Énergie ou ceux des membres du personnel d'Énergie NB.»

Le plan initial de vente d'Énergie NB, présenté en octobre, prévoyait qu'Hydro-Québec débourse 4,75 milliards $ afin d'acquérir des systèmes de distribution et de transmission et des centrales électriques. À l'époque, le premier ministre Shawn Graham voyait en cette transaction une façon de réduire de façon draconnienne l'énorme dette de la province en plus de diminuer les tarifs d'électricité des Néo-Brunswickois.

En janvier, M. Graham annonçait une entente édulcorée de 3,2 milliards $. À ce prix, la distribution et la transmission étaient exclus de l'entente et demeuraient la propriété de la société d'État.

En mars, les négociations étaient rompues.