Après avoir acquis les actifs du fabricant d'éoliennes AAER pour une bouchée de pain, Pioneer Power Solutions envisage la possibilité de relancer les activités de l'entreprise.

Pioneer a demandé un délai d'un mois pour analyser la situation fiscale d'AAER, a indiqué Jean-François Nadon, de Samson Bélair Deloitte&Touche, qui gère l'entreprise de Bromont depuis qu'elle a demandé la protection de la loi pour éviter la faillite.

Si cette analyse est concluante, Pioneer pourrait proposer et financer un plan d'arrangement aux créanciers d'AAER, qui pourraient récupérer une partie de leurs dus.

AAER a cessé ses activités avec une dette de près de 15 millions de dollars et des pertes fiscales accumulées dont Pioneer pourrait bénéficier, si elle poursuit les activités de l'entreprise. Pioneer veut se lancer dans le même secteur d'activité, la fabrication de turbines d'éoliennes, avec une filiale nouvellement créée, Pioneer Wind Energy Systems, qui intégrera les éléments d'actif d'AAER.

En attendant, AAER a licencié toutes les personnes qui travaillent encore pour elle. Quant aux actionnaires, ils seront convoqués en assemblée générale une fois que Pioneer aura décidé si elle fait une proposition aux créanciers, soit au plus tard le 7 juillet.

L'entreprise américaine a payé 450 000$ pour la technologie et les stocks de l'entreprise de Bromont. Cette transaction lui permet d'entrer rapidement dans un secteur qu'elle convoitait depuis un certain temps, celui des petits parcs éoliens qui comptent entre une et cinq éoliennes.

Pioneer a l'intention d'honorer les commandes de 15 millions d'AAER pour la fourniture de six turbines à des clients américains dans les six prochains mois, a fait savoir son président, Nathan Mazurek, dans un communiqué confirmant la conclusion de la transaction. Il a été impossible hier de parler à un représentant de l'entreprise.

Pioneer a actuellement deux usines, une au Mexique et l'autre à Granby, au Québec, où elle fabrique des transformateurs électriques. Son plus gros client est Hydro-Québec, qui génère 40% de ses revenus totaux.

AAER, pour sa part, n'a jamais réussi à obtenir un contrat d'Hydro-Québec, ce qui explique en partie sa déconfiture. L'entreprise voulait devenir le premier fabricant canadien de turbines d'éoliennes à partir d'une technologie européenne. Elle avait répondu à un appel d'offres d'Hydro pour l'achat de 2000 mégawatts d'énergie, mais sa proposition n'a pas été retenue.