Les prix du pétrole ont chuté vendredi à New York, le baril lâchant plus de 3$, victime d'un nouvel accès de faiblesse de l'euro et des attentes déçues sur les créations d'emplois aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 71,51$, en recul de 3,10$ par rapport à jeudi.

«L'euro a lancé le mouvement, et ensuite les indicateurs américains n'ont pas été aussi positifs qu'attendu. Tous les marchés l'ont mal pris», a expliqué Tom Bentz, de BNP Paribas.

En raison des inquiétudes persistantes pour la zone euro, la monnaie unique européenne est tombée vendredi sous le seuil de 1,20$, à son plus bas niveau depuis quatre ans.

Le renforcement de la monnaie américaine depuis l'aggravation de la crise budgétaire en zone euro a contribué à faire redescendre les prix de matières premières libellées en dollar de leur plus plus hauts niveaux de l'année atteints début mai.

«Même si les indicateurs économiques ont représenté un flot plus régulièrement positif que précédemment, cela n'est pas suffisant pour soutenir les prix du pétrole», a estimé Mike Fitzpatrick, de MF Global.

Le marché du travail américain continuait de s'améliorer, mais les chiffres mensuels de l'emploi ont témoigné d'un net ralentissement des créations de postes dans le secteur privé. En mai, les créations nettes d'emplois ont atteint 431 000, contre un demi-million attendu.

Ces chiffres sont «susceptibles d'engendrer encore plus de volatilité sur le marché», qui enchaîne les séances en dents de scie depuis plusieurs jours, a noté Jason Schenker, de Prestige Economics.

La séance de vendredi a poussé le baril à afficher une perte sur la semaine.

«On verra ce que nous apporte la semaine prochaine, mais pour le moment le pessimisme sur l'économie a refait surface, comme cela avait été le cas vendredi dernier après l'abaissement de la note de l'Espagne», a observé Tom Bentz.