Les prix du pétrole ont enregistré une deuxième forte baisse consécutive mercredi à New York, le baril retombant sous le seuil de 80$, dans un marché toujours extrêmement tendu face au problème de dettes souveraines en Europe et au risque de contagion de la crise grecque.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 79,97$, en fort repli de 2,77$ par rapport à mardi. C'est la première fois que le baril termine sous les 80$ depuis le 15 mars.

En deux jours, le baril a lâché 6,22$, pour revenir dans le bas de la fourchette dans laquelle il évoluait depuis plusieurs semaines.

«Actuellement, le contexte reste très négatif» pour les prix, a résumé Tom Bentz, de BNP Paribas.

Au plus fort de ses pertes en cours de séance, le baril est tombé à 79,15$, son plus bas niveau depuis deux mois. «Une fois que ce marché est lancé, il semble qu'il bouge assez vite», a observé Tom Bentz.

Les inquiétudes persistaient sur la question des dettes souveraines européennes. Alors que les manifestations contre les mesures d'austérité ont pris une tournure violente en Grèce, le Portugal s'est vu menacé de voir la notation de sa dette revue en baisse par l'agence Moody's.

Dans ce contexte, les places financières ont continué de tanguer et «le dollar a enregistré de nouveaux plus hauts face à plusieurs devises, en particulier l'euro», a souligné Tom Bentz.

Les investisseurs se réfugiaient dans la monnaie américaine, considérée comme un actif plus sûr, au détriment non seulement de l'euro, mais aussi des actions ou encore des matières premières.

«Les inquiétudes macroéconomiques et l'effet sur le dollar» ont ainsi pris le pas sur des craintes pour la demande, dont les indicateurs «étaient en fait plutôt bons» mercredi selon le rapport hebdomadaire du département de l'Énergie sur l'état des stocks aux États-Unis, a noté Antoine Halff, de Newedge Group.

Sur les quatre dernières semaines, la consommation moyenne de produits pétroliers des Américains a enregistré une hausse de 2% par rapport à la même période l'an passé.