Les prix du pétrole ont terminé en hausse vendredi à New York, soutenus par les chiffres de la croissance américaine et l'espoir de voir une aide financière concrète accordée à la Grèce.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 86,15$, en hausse de 98 cents par rapport à jeudi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 54 cents à 87,44$.

«On a commencé la journée sur une bonne note avec les chiffres du PIB américain, un chiffre correct qui a permis de prolonger le rebond», a expliqué John Kilduff, du fond d'investissement new-yorkais Round Earth Capital.

La croissance américaine s'est révélée légèrement inférieure aux attentes, mais elle s'est tout de même renforcée au premier trimestre. Le PIB aux États-Unis a atteint 3,2% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent.

«C'est le chiffre parfait pour les partisans de la hausse sur le marché du pétrole. Assez solide pour donner l'espoir que la demande de pétrole va s'améliorer, pas assez pour que cela indique nécessairement un changement pressant dans la politique monétaire», actuellement très accommodante, a estimé Phil Flynn, de PFG Best Research.

La composante emploi des chiffres de croissance a fourni des informations importante pour le marché du pétrole, montrant une stabilisation des salaires et donc une éventuelle stabilisation de l'emploi, a souligné de son côté John Kilduff.

«Cela se traduit par une hausse de la demande d'essence», a précisé l'analyste.

Par ailleurs, «le marché est visiblement convaincu que le sauvetage (de la Grèce) orchestré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international va passer», a indiqué Phil Flynn.

La zone euro se préparait en effet à approuver ce week-end le principe au moins du déclenchement de l'aide à la Grèce, lors d'une réunion des ministres des Finances.

Le baril de pétrole avait abandonné 1,76$ mardi au plus fort des inquiétudes sur les dettes souveraines en Europe après l'abaissement des notes de la Grèce et du Portugal. Il a repris au total 3,71$ au cours des trois séances qui ont suivi.

«D'une manière générale, la résurgence de la confiance dans l'absence d'éventuels dégâts découlant de la crise de la dette grecque a propulsé les marchés financiers en hausse et poussé les matières premières en général à recouvrer l'essentiel de leurs pertes enregistrées plus tôt dans la semaine», ont souligné les analystes de JPMorgan.

Le rebond a été aidée par le recul du dollar, qui s'était largement renforcé sur le dos de l'euro avec l'aggravation de la crise grecque.

Enfin le marché surveillait de près l'évolution de la marée noire dans le golfe du Mexique qui a fait suite au naufrage d'une plate-forme pétrolière.

«Les investisseurs anticipent un certain impact. Avec l'avancée de la nappe vers les côtes, il y a un potentiel d'interruptions de livraisons de brut et de produits pétroliers, dans le golfe et hors du golfe dans les régions de raffineries», a rapporté John Kilduff.