Les prix du pétrole ont fortement reculé mardi à New York, le baril abandonnant 2%, sapé par les inquiétudes sur les dettes souveraines en Europe et le renforcement de la monnaie américaine qui a suivi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 82,44$, en repli de 1,76$ par rapport à lundi.

«Les inquiétudes majeures sur le risque de crédit souverain dans les marchés internationaux ont été le principal facteur qui a joué sur le marché», a indiqué Jason Schenker, de Prestige Economics.

En repli à l'ouverture, les prix se sont repris après un indice de confiance des consommateurs supérieurs aux attentes aux États-Unis.

Mais deux abaissements de notes successifs par Standard and Poor's sur la dette du Portugal et surtout de la Grèce, reléguée dans la catégorie spéculative, ont refroidi des marchés qui tentaient de surmonter le sentiment négatif de l'ouverture.

Les annonces ont provoqué un fort recul de l'euro, au profit du dollar. La monnaie européenne est même descendue jusqu'à 1,3212$, approchant son plus bas niveau depuis un an.

Un dollar plus fort renchérit les prix pour les investisseurs munis d'autres devises et réduit l'intérêt des matières premières comme protection contre l'inflation.

De plus, «les éléments fondamentaux du marché du brut aux États-Unis continuent d'être médiocres», a souligné Tom Bentz, de BNP Paribas.

La différence de prix entre le contrat de référence actuel, pour livraison en juin, et le suivant, pour livraison de juillet, est de plus de 2$, reflet des stocks abondants de pétrole aux États-Unis, plus particulièrement  dans leur principal terminal pétrolier de Cushing, dans l'Oklahoma. Avec le contrat pour livraison en décembre, la différence se monte à près de 7$.

Et selon les estimations des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les réserves de brut auraient encore augmenté la semaine passée aux États-Unis, de 800 000 barils. Les chiffres du département de l'Énergie sont attendus mercredi matin.