La question de l'exploration et l'exploitation d'uranium est indissociable de son utilisation principale : l'énergie nucléaire. Pour les uns, c'est une des solutions de choix pour s'attaquer au problèmes des changements climatiques. Pour les autres, le risque est trop grand et les coûts trop élevés pour privilégier le nucléaire au détriment des alternatives existantes.

Jean-Marc Lulin, président d'Exploration Azimut, estime que l'incapacité à renouveler l'offre de pétrole, au moment où la demande mondiale d'énergie grandit sans cesse, poussera la planète vers le nucléaire, un mode de production qui n'émet pas de gaz à effet de serre. Il rappelle que l'énergie dégagée par un demi-mètre cube ou une tonne d'uranium équivaut à celle de 16 000 tonnes de charbon, 80 000 barils de pétrole ou 4000 kilomètres carrées de ferme éolienne (plus de huit fois la taille de l'île de Montréal). Selon le World Energy Outlook 2009 de l'Agence internationale de l'énergie, un organisme intergouvernemental, «le statu quo énergétique représente une trajectoire dangereuse» pour l'environnement et le climat. Si l'efficacité énergétique demeure selon l'Agence la voie la plus efficace pour limiter les changements climatiques, il faut aussi miser pour le développement parallèle de l'éolien, le solaire, du nucléaire, des agrocarburants et des technologies de captage-stockage de CO2.

Porte-parole de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, Ugo Lapointe n'achète pas l'argument de la lutte aux changements climatiques pour justifier l'utilisation du nucléaire. «Je ne connais aucun organisme environnemental d'importance au Canada qui dit que l'énergie nucléaire est une solution viable.» Le principal problème est la gestin des déchets nucléaires radioactifs.

Le fait que les risques environnementaux et financiers doivent être assumés par les États est un autre désavantage, estime Ugo Lapointe.

Certes, l'industrie aime bien rappeler que des écologistes anti-nucléaire ont reviré leur veste en faveur de l'énergie atomique, le cas le plus connu étant l'un des premiers activistes de Greenpeace, Patrick Moore. Mais les écologistes les accusent maintenant d'être à la solde du lobby nucléaire.

Le nucléaire produit environ 15 % de l'électricité mondiale. La France est le pays le plus dépendant du nucléaire, avec près de 80 % de son énergie. Le Canada tire environ 15 % de son électricité de ses 18 centrales nucléaires.