Les prix du pétrole ont baissé mardi pour la cinquième séance d'affilée à New York, les opérateurs s'inquiétant de la hausse continue des stocks pétroliers aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mai a terminé à 84,05$, en recul de 29 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 5 cents à 84,72$.

Les cours, qui avaient dépassé 87$ mardi dernier à New York pour la première fois en un an et demi, ont perdu depuis environ trois dollars en cinq séances.

«Les prix étaient montés très très hauts, et maintenant la dynamique des stocks pèse légèrement, a commenté Jason Schenker, de Prestige Economics. Les cours ne se sont pas effondrés, mais on pourrait les voir reculer encore tant qu'on n'a pas d'indicateurs positifs pour doper les attentes de croissance économique à moyen terme.»

Le département américain de l'Énergie doit diffuser mercredi ses statistiques hebdomadaires sur l'évolution des réserves pétrolières américaines, et les analystes s'attendent à l'annonce d'une 11e semaine consécutive de progression des stocks de brut.

Cette offre très abondante sur le marché américain pèse surtout sur le marché new-yorkais, où les cours évoluent actuellement sous ceux du brut échangé à Londres, habituellement moins cher.

Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une hausse de 1,4 million de barils (mb) de ces stocks la semaine achevée le 9 avril. Ils prévoient une progression de 600 000 barils de ceux de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) mais un recul de 800 000 barils de ceux d'essence.

Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) a de nouveau revu légèrement à la hausse, de 30 000 barils par jour, sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2010. La consommation devrait s'élever cette année à 86,6 millions de barils par jour en moyenne, soit 2% de plus que l'an dernier.

Le surplus de demande attendu en 2010, par rapport aux précédentes prévisions mensuelles publiées le 12 mars, est essentiellement dû à la consommation asiatique, une fois de plus revue à la hausse.

Mais «le rapport de l'AIE parle du danger que représente pour l'économie un baril à plus de 80 dollars, cela menace la reprise», a noté John Kilduff, de Round Earth Capital.

Les analystes de JPMorgan ont de leur côté souligné «une nouvelle révision à la hausse de l'offre» des pays non-membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

«On voit des signes de hausse de l'offre depuis un certain temps, et cela confirme une tendance à l'amélioration: pas une forte hausse, mais une amélioration graduelle», ont-ils relevé.

Pour autant, ce rapport «continue de dépeindre un tableau positif pour les perspectives de demande mondiale», ont estimé les analystes de Barclays Capital.