Les États-Unis ont été dépassés par la Chine l'an dernier pour l'investissement dans les technologies vertes alors que Washington peine à définir sa stratégie de lutte contre le changement climatique, selon une étude publiée cette semaine.

Les investissements chinois dans l'énergie verte ont augmenté de plus de 50% l'an dernier pour atteindre 34,6 milliards de dollars, loin devant les 20 autres grandes économies étudiées par la fondation américaine Pew Charitable Trusts.

À l'inverse, les investissements américains, plombés par la récession, ont reculé de 42% pour tomber à 18,6 milliards de dollars.

«La Chine est en train de devenir l'atelier du monde pour les énergies propres», a commenté Phyllis Cuttino, qui suit les questions de réchauffement climatique pour Pew, lors d'une conférence téléphonique. «Le hausse est considérable: il y a cinq ans, les investissements chinois ne dépassaient pas 2,5 milliards de dollars.»

La Chine a déjà dépassé les États-Unis au titre peu enviable de premier émetteur mondial de gaz à effet de serre et a été mise en cause pour l'échec de la conférence de Copenhague, en décembre dernier, sur la lutte contre le réchauffement.

Mais pour les auteurs de l'étude, Pékin a aussi pris la décision stratégique d'investir dans l'énergie solaire et éolienne et s'est fixé en la matière des objectifs parmi les plus ambitieux de la planète.

En comparaison, le Congrès des États-Unis ne s'est toujours pas mis d'accord sur un projet de loi de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui freine le développement du marché des énergies nouvelles, selon le rapport.

«Il n'y a jamais eu de certitude ni de visibilité aux États-Unis, déplore  John Woolard, directeur d'une entreprise de construction de centrales solaires californienne BrightSource Energy. Cela fait des décennies qu'il n'y a pas de politique énergétique réfléchie et cohérente dans ce pays.»

Le Royaume-Uni se classe troisième dans l'étude, avec 11,2 millions de dollars d'investissements verts en 2009. L'Espagne est en première position du classement rapporté au PIB. En revanche, le Japon et l'Australie font figure de mauvais élèves aux côtés de Washington.

L'Australie a pourtant un fort potentiel éolien et le Japon, pauvre en ressources énergétiques, a tout à gagner du développement des énergies nouvelles, souligne l'étude.