Les prix du pétrole ont nettement reculé lundi à New York, le baril revenant sous 80$, plombé par un net renforcement de la monnaie américaine qui renchérit le brut pour les acheteurs détenant d'autres devises.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 79,80$, en recul de 1,44$ par rapport à vendredi.

«La hausse de la semaine dernière était technique, et comme le marché n'est pas parvenu à vraiment casser le seuil de 83$, on a vu un important mouvement de ventes», a commenté Adam Sieminski, de Deutsche Bank.

«Le seuil des 80$ était important, il est donc possible que les cours continuent de baisser pour quelques jours», a-t-il ajouté.

À plus long terme, «nous pensons que les prix vont s'orienter à la baisse: nous pensons que le dollar va se renforcer, que la Bourse va se stabiliser, et les fondamentaux du marché (le rapport entre l'offre et la demande, ndlr) resteront faibles», a-t-il avancé.

D'un point de vue technique, les cours étaient entraînés vers le bas par une nette hausse du dollar, l'euro se repliant sous 1,37$.

«Les investisseurs sont préoccupés par une croissance plus faible dans les marchés émergents, qui pourrait peser sur la demande de matières premières», ont noté de leur côté les analystes du site Economy.com, de Moody's.

Les marchés s'inquiètent notamment de nouvelles mesures de resserrement monétaire en Chine, le moteur actuel de la croissance de la demande mondiale de pétrole.

Les opérateurs restaient par ailleurs prudents en attendant un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi, pendant lequel le cartel devrait, sauf surprise majeure, conserver ses quotas de production.