Les prix du pétrole ont fini en hausse mercredi à New York, le baril remontant à plus de 82$ après la publication du rapport sur les stocks aux États-Unis, qui a entraîné une évolution en dents de scie durant la séance.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 82,09$, en hausse de 60 cents par rapport à mardi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 58 cents à 80,48$.

La réaction du marché au rapport hebdomadaire sur l'état des stocks de pétrole aux États-Unis «n'a pas été univoque», a constaté Antoine Halff, de Newedge Group. Evoluant en dents de scie, le cours du baril est monté brièvement jusqu'à 83,03$.

«La consommation semble reprendre un peu mais les chiffres ne sont pas extraordinaires», a noté Antoine Halff.

Les importations de brut ont reculé, mais la cadence des raffineries a ralenti, résultant en une hausse des stocks de brut de 1,4 million de barils au cours de la semaine achevée le 5 mars.

C'est tout de même 300 000 barils de moins que l'estimation des analystes de Dow Jones Newswires.

La situation était un peu meilleure du côté des produits pétroliers, a souligné Nic Brown, de Natixis.

Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont reculé de 2,2 millions de barils, et ceux d'essence de 2,9 millions de barils. Dans le premier cas, les analystes tablaient sur une baisse plus limitée de 700 000 barils. Ils ont été pris à contre-pied sur l'essence, car ils s'attendaient à une hausse de 100 000 barils.

Globalement, les stocks à Cushing, principal terminal pétrolier des États-Unis situé dans l'Oklahoma, ont augmenté, «comme la semaine passée, un rebond conforme à la tendance saisonnière», a observé Antoine Halff.

Ces chiffres ne sont en tout cas pas aussi surprenants que l'augmentation massive que l'API, l'association des industriels américains du secteur, avait mis en lumière. Le chiffre de 6,5 millions de barils supplémentaires de brut en réserve avait placé le marché sur la défensive mercredi avant l'ouverture.

Le marché a bénéficié également de chiffres en provenance de Chine.

Les importations de brut de la Chine sont à leur deuxième plus fort niveau jamais enregistré, et le pays est devenu pour la première fois un importateur net de produits pétroliers, ont noté les analystes de Barclays Capital.

Dans le même temps étaient diffusés des chiffres de production de pétrole norvégien décevants, ont-ils ajouté.

Du côté des institutions, l'EIA (Agence américaine de l'énergie) et l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ont toutes les deux relevé leurs prévisions mensuelles sur la croissance de la demande de pétrole en 2010.

«Le marché donne des signes contradictoires», a estimé Antoine Halff, faisant référence aux chiffres de l'emploi ou à ceux de l'immobilier, ajoutant que les attentes étaient d'une croissance «très progressive et précaire».

«Les perspectives à long terme pour la fin de l'année sont peut-être moins optimistes qu'il y a quelques semaines. Beaucoup d'analystes pensent que la croissance économique va décevoir et donc l'idée d'une poussée des prix dans la deuxième moitié de l'année semble amorcer un certain recul», a-t-il expliqué.