Les nouvelles techniques d'extraction du gaz naturel piégé dans les roches ont permis de plus que doubler la taille des réserves de gaz des États-Unis, estimées à plus de 100 ans de consommation, selon une étude publiée mercredi.

«C'est la plus grande innovation en terme d'énergie depuis l'an 2000», a estimé Daniel Yergin, président du cabinet spécialisé IHS Cera, en présentant cette étude lors de la conférence CeraWeek, à Houston.

Les techniques dites «non-conventionnelles» d'extraction des gaz contenus dans les schistes a connu un développement spectaculaire ces dernières années. Elles consistent à casser la roche en y injectant sous haute pression un liquide contenant des produits chimiques qui libèrent le gaz et le font remonter à la surface, puis à forer à l'horizontale pour suivre les couches de la roche.

Alors qu'ils ne représentaient que 1% de la production américaine en 2000, les gaz de schiste atteignent aujourd'hui 20% de la production et pourraient dépasser 50% d'ici 2030, affirme l'étude.

Ces techniques ont permis des découvertes de gaz naturel d'environ 50 000 milliards de m3, les portant au total à 85 000 milliards de m3, est-il expliqué.

«La révolution du gaz naturel non conventionnel a réduit les perspectives de prix du gaz naturel, et l'a rendu plus compétitif, tout en encourageant des attentes plus élevées en terme de sécurité de l'offre: c'est un changement spectaculaire par rapport à ce qu'on voyait il y a tout juste cinq ans», souligne l'IHS Cera.

Le cabinet estime que l'abondance du gaz aux États-Unis soutiendra la consommation, notamment celle de centrales électriques qui pourrait doubler d'ici 2035.