La terre a tremblé samedi au Chili et l'onde de choc s'est propagée hier au marché du cuivre. Le prix du métal a bondi à son niveau le plus élevé en un an à l'ouverture des marchés, à 3,47$ US la livre.

En fin de journée, le prix du cuivre s'était replié à 3,35$ US, mais l'inquiétude persistait sur une possible interruption des expéditions chiliennes.

Le Chili est le plus important producteur de cuivre au monde. Il a produit 5,4 millions de tonnes en 2009, le tiers de la production mondiale. Le séisme d'une magnitude de 8,8 sur l'échelle de Richter a temporairement perturbé la production dans quelques-unes des plus grosses mines du pays, dont celles de Codelco, la société d'État chilienne qui est aussi le plus important producteur de cuivre.

Ces événements surviennent alors que la demande mondiale pour le cuivre et les autres métaux de base est à la hausse, souligne Stéfane Marion, économiste en chef et stratège de la Financière Banque Nationale. «Si le prix du cuivre augmente en raison de ce qui se passe du côté de l'offre, il ne faut pas sous-estimer la demande qui continuera de soutenir les prix», explique-t-il.

Son scénario prévoit une forte croissance économique en 2010, qui se traduira par une augmentation de la demande pour les métaux de base.

Hier, les activités des principales mines du Chili reprenaient peu à peu leur cours normal. Les mines elles-mêmes sont situées dans le nord du pays et ont été peu touchées par le tremblement de terre, qui a frappé au sud. Mais l'approvisionnement en électricité est encore déficient et surtout, les infrastructures routières et portuaires pourraient ralentir le rythme de production et les expéditions.

Le prix pourrait redescendre

Des stocks élevés permettent toutefois de faire face à d'éventuelles interruptions des expéditions chiliennes et le prix du cuivre pourrait redescendre si les dégâts s'avèrent moins importants, estime Stéfane Marion.

«Même si ça prend encore quelque temps avant de connaître l'amplitude des dégâts causés au système d'approvisionnement, il n'en demeure pas moins qu'avec la production industrielle mondiale de retour à son niveau de 2007, le potentiel de correction à la baisse du cuivre est plus limité», précise-t-il.

Les actions des entreprises minières actives au Chili et celles des producteurs de cuivre, comme Anglo-American, BHP Billiton et Teck Resources étaient à la hausse hier. Ces entreprises ont indiqué que leurs opérations avaient peu été affectées par le tremblement de terre ou pas du tout.