Bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent le maintien des activités à la raffinerie de Montréal-Est que Shell compte fermer le 1er juin: les dirigeants de la pétrolière acceptent d'ouvrir leurs livres au comité québécois qui cherche des acquéreurs.

La nouvelle est parvenue de Houston hier au président du comité, Michael Fortier, qui a relayé l'information aux autres membres, notamment au gouvernement du Québec, aux cabinets de Jean Charest et du ministre Clément Gignac, ainsi qu'à la Ville de Montréal, a appris La Presse de sources sûres.

 

La Presse a aussi appris que Shell souhaite se départir en même temps de tout son réseau de stations-service au Québec. M. Fortier, ancien ministre conservateur, s'est rendu à Houston il y a quelques jours, mais n'aurait obtenu de réponse formelle de la pétrolière qu'hier.

Le groupe de Fortier avance avec une prudence de sioux dans le dossier, craignant par-dessus tout de susciter des attentes trop élevées du côté des 500 syndiqués qui sont menacés de perdre leur emploi début juin.

L'accès aux données financières de Shell était toutefois déterminant; le groupe n'aurait pu entreprendre son démarchage de façon crédible auprès d'acheteurs éventuels sans au moins pouvoir donner les paramètres financiers de ce qui était offert, explique-t-on.

La pétrolière avait déjà tenté de vendre ses installations de Montréal-Est, l'an dernier, sans succès. Une quinzaine d'acheteurs éventuels avaient été approchés sans qu'une seule offre soit faite. À l'intérieur du comité, on estime que l'appui des gouvernements pourrait se matérialiser en prêts, et non en subventions. Le financement reste difficile à trouver et des acquéreurs pourraient être davantage intéressés s'ils n'ont qu'une partie de l'acquisition à financer, explique-t-on. Si Québec a pu prêter 75 millions pour permettre l'achat du Canadien par la famille Molson, il pourrait en faire tout autant pour sauver 500 emplois de qualité dans l'Est de Montréal, indique-t-on.

Trouver un acheteur pour la raffinerie sera passablement difficile, prévient-on. Toutes les raffineries sont en problème - la production de la dernière année a été réduite de 30% par rapport à l'année précédente. Au surplus, Montréal est un marché à maturité pour ce secteur, sans grandes possibilités de développement.

La possibilité de moderniser l'usine pour produire d'autres sous-produits du pétrole a aussi été évaluée mais vite mise de côté. Il en coûterait plus de 700 millions pour une telle réfection.