L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu mercredi sa prévision d'une faible hausse de 0,96% de la demande mondiale de brut en 2010, en raison des incertitudes entourant la reprise économique, selon le rapport mensuel du cartel.

«Le rythme lent de la reprise de l'économie mondiale en 2010 pèse sur la demande de pétrole», souligne le rapport publié mercredi à Vienne en précisant que pour cette année «la demande mondiale devrait croître de 0,8 million de barils par jour (mbj), une prévision conforme à celle du précédent rapport».

En janvier le cartel tablait sur une progression de 0,98% de la demande de brut dans le monde à 85,15 mbj tandis que la nouvelle prévision fait état d'une demande de 85,12 mbj.

«Le rythme plus lent de la reprise de la demande de la part des États-Unis, malgré des signaux économiques positifs, représente l'incertitude clé pour la croissance de la demande de brut cette année», relève encore l'Opep.

Le froid hivernal a certes conduit à une hausse de la demande de fioul de chauffage aux États-Unis, «mais le déclin de la consommation dans le secteur industriel a poussé l'ensemble de la demande américaine dans le rouge» en ce début d'année, notent les experts du cartel. Selon eux, le risque que la demande américaine baisse à nouveau «reste élevé malgré les prévisions de renforcement de la reprise au second semestre».

Et comme indiqué dans les précédents rapports mensuels, l'Opep maintient que les pays non membres de l'OCDE «resteront les seuls contributeurs à la croissance de la demande mondiale de brut» cette année.

En Chine, par exemple, la demande de brut devrait croître de 4,5% en 2010, selon l'Opep, soit 0,37 mbj de plus qu'en 2009, avec un taux de croissance économique prévue de 9,1%.

En résumé, le cartel estime que «les incertitudes entourant la reprise économique et la demande de brut aux États-Unis et en Chine continueront à avoir un impact important tant sur l'économie mondiale que sur le marché pétrolier. Aussi les développements actuels devraient être surveillés de près dans les mois à venir.»

Du côté des prix, la tendance à la hausse, avec un niveau le plus élevé depuis 15 mois début janvier sur fond de vague de froid, s'est retournée avec des températures moins extrêmes dans l'hémisphère nord par la suite «combiné avec un dollar plus fort et des corrections à la baisse sur les marchés boursiers», selon le rapport.

Les inquiétudes sur la croissance économique, en particulier dans la zone euro, ont ensuite conduit à un nouveau déclin des prix début février.

Le prix moyen du panier des 12 bruts produits par les pays de l'Opep a atteint 76,01$ le baril en janvier, soit 2$ de plus qu'en décembre.

Mercredi les cours du brut refluaient légèrement dans les premiers échanges électroniques en Asie après le rebond de la veille à New York où il avait gagné près de deux dollars à 73,75$ US le baril

Les ministres du Pétrole du cartel doivent se réunir le 17 mars prochain à Vienne et devraient se montrer «réticents» à changer les quotas de production si l'économie et la demande restent telles qu'elles sont, a indiqué mardi son secrétaire général Abdallah el-Badri.

Le plafond officiel de production des 11 membres soumis aux quotas (excluant l'Irak) est fixé à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis le 1er janvier 2009. En janvier le cartel a produit 29,19 mbj contre 29,13 mbj en décembre, selon les chiffres de sources indépendantes publiés dans le rapport de l'Opep.