Le président et chef de la direction de la minière Consolidated Thompson (T.CLM), Richard Quesnel, prédit que la production québécoise de fer connaîtra une forte croissance au cours des prochaines années.

L'entreprise, qui vient de déménager son siège social de Toronto à Montréal, a débuté le mois dernier l'exploitation de la première mine de fer à voir le jour au Québec depuis 1973. Elle est située au lac Bloom, à près de 500 kilomètres au nord de Sept-Iles.

Or, voilà que Consolidated Thompson songe sérieusement à doubler la capacité de la mine. Une étude de préfaisabilité est en cours et doit être publiée sous peu.

Mieux encore, une bonne partie du financement de ce projet de 400 millions est déjà en place. L'entreprise a effectué des emprunts totalisant 150 millions et son partenaire chinois, Wuhan Iron and Steel, qui détient déjà une participation de 25% dans la mine du lac Bloom, serait prêt à injecter une nouvelle somme de 100 millions. Les flux de trésorerie de Consolidated Thompson permettraient de compléter le financement.

Mais M. Quesnel voit plus loin. Son entreprise possède deux gisements, au mont Lamêlée et au lac Peppler, situés à environ 45 kilomètre au sud du lac Bloom, où l'on trouve près d'un milliard de tonnes de fer, soit la même quantité qu'à la mine actuellement en exploitation. Si les cours du fer ne dégringolent pas, on pourrait vite commencer à planifier la construction de mines.

De plus, Consolidated Thompson contemple un projet de 200 à 250 millions visant à permettre au port de Sept-Iles d'accueillir des navires deux fois plus gros qu'à l'heure actuelle, ce qui réduirait les coûts de transport du fer. L'entreprise sollicite l'aide des gouvernements à cet égard.

À plus long terme, Richard Quesnel entrevoit l'établissement de mines de fer plus grandes - de l'ordre de quatre à cinq mégatonnes - dans des endroits encore plus reculés. Là encore, il compte sur l'appui des gouvernements, plus particulièrement en ce qui a trait aux infrastructures: routes, liens ferroviaires, lignes de transport d'électricité. En raison de l'éloignement, de telles mines pourraient coûter quelque 5 milliards à mettre sur pied.