Les prix du pétrole ont nettement reculé mercredi à New York, les opérateurs craignant que les mesures prises par la Chine pour ralentir sa croissance n'affecte son appétit pour l'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février, dont c'était le dernier jour de cotation, a terminé à 77,62$, en baisse de 1,40$ par rapport à la clôture de mardi.

«La demande stagne relativement, l'offre est abondante: juste les conditions qui font baisser un marché, a résumé Mike Fitzpatrick, de la maison de courtage MF Global. En l'absence d'un événement de nature à soutenir les cours, cela devrait rester la tendance pendant tout le premier trimestre.»

«L'inquiétude monte au sujet de la Chine: si elle donne un coup de frein à sa politique de relance, cela pourrait ralentir le rythme de la reprise», a noté l'analyste.

Le président de la Commission chinoise de régulation bancaire a indiqué que Pékin allait limiter le crédit bancaire après la forte hausse enregistrée l'an passé.

«La Chine cherche à limiter le crédit et la surchauffe de son économie», a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Cela pourrait vouloir dire une demande pour les produits pétroliers plus faible qu'anticipé.»

Le marché pétrolier se montre particulièrement sensible à la situation économique dans les pays émergents, notamment en Chine, moteur de la demande mondiale depuis plusieurs années.

Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi estimé que la consommation mondiale de pétrole devrait rebondir de 1,7% cette année, mais qu'elle serait entièrement soutenue par la demande des pays émergents et de l'Asie, après avoir reculé de 1,5% en 2009.

Selon M. Lipow en outre, les prix ont été plombés par le net renforcement de la monnaie américaine, mouvement qui rend le brut plus coûteux pour les acheteurs munis d'autres devises. Le billet vert évoluait mercredi au plus haut depuis août face à l'euro, qui est passé sous 1,42$.