Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, a assuré jeudi que le réseau de transport d'Hydro-Québec était ouvert à tous, répondant aux accusations formulées par Newfoundland and Labrador Hydro (NLH).

«Le réseau d'Hydro-Québec (...), il fonctionne sur une base très ouverte, qui donne un accès non discriminatoire à tous», a déclaré M. Vandal en marge de l'annonce d'un essai de véhicules électriques, au Salon de l'auto de Montréal.

Le dirigeant n'a pas manqué de rappeler que depuis quelques mois, NLH se sert du réseau d'Hydro-Québec TransEnergie pour acheminer vers l'État de New York de l'électricité produite au complexe hydro-électrique du Haut-Churchill, au Labrador.

Le hic, c'est que Terre-Neuve n'arrive pas à conclure une entente semblable pour le projet du Bas-Churchill, un complexe de 2800 mégawatts qui doit entrer en service en 2016.

En 2006, NLH a déposé une demande de transport à Hydro-Québec, qui l'a refusée en soutenant qu'il ne restait pas suffisamment de capacité sur son réseau. Pour construire l'infrastructure nécessaire, Hydro réclame jusqu'à 3 milliards à Terre-Neuve.

NLH prétend que le réseau d'Hydro n'est pas utilisé à capacité et que même s'il l'était, les éventuels ajouts nécessaires pour répondre à sa demande devraient coûter bien moins que les 3 milliards réclamés. NLH a lancé des procédures devant la Régie de l'énergie, qui doit amorcer des audiences sur la question mardi prochain.

Jeudi, Thierry Vandal n'a pas voulu commenter directement le litige devant la Régie, mais il a tenu à rappeler que le concept de l'utilisateur-payeur s'appliquait à tous, y compris aux différentes divisions de la société d'État. Ainsi, Hydro-Québec Production doit souvent assumer les coûts de développement du réseau de TransEnergie.

«Pour ce projet-là (celui du Bas-Churchill) comme pour tous les projets, quand il y a des ajouts qui sont requis sur le réseau, ces ajouts-là doivent être assumés par les gens qui en font la demande, a-t-il affirmé. Et cette réalité-là, elle est la même qu'il s'agisse de Terre-Neuve, d'Hydro-Québec ou de qui que ce soit d'autre. Ce n'est pas une réalité qui est différente selon l'origine de la demande.»

M. Vandal a par ailleurs refusé de dire s'il avait reçu la lettre que lui a envoyée en novembre le président et chef de la direction de NLH, Ed Martin, dans laquelle celui-ci réclame la réouverture du contrat conclu entre le Québec et Terre-Neuve en 1969 au sujet du complexe du Haut-Churchill.

En vertu de ce contrat valide jusqu'en 2041, Hydro-Québec achète de NLH, à des prix ridiculement bas, la quasi-totalité de la production du Haut-Churchill.

NLH a donné jusqu'à vendredi à Thierry Vandal pour répondre, sans quoi elle menace de déposer une poursuite en vertu du Code civil du Québec.

Enfin, M. Vandal n'a pas voulu commenter les propos d'un député conservateur du Nouveau-Brunswick selon qui Fredericton pourrait abandonner le projet de vendre Energie NB à Hydro-Québec.

Christian Tanguay, porte-parole de la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a assuré jeudi que les négociations se poursuivaient toujours en vue de conclure un accord final avec le Nouveau-Brunswick d'ici la fin mars.