Les prix du pétrole ont fini en petite baisse lundi à New York, malgré un démarrage en trombe à l'ouverture soutenu par des indicateurs chinois, le baril reculant après un pic à un peu moins de 84$.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a fini à 82,52$, en recul de 23 cents par rapport à la clôture de vendredi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance février s'est replié de 40 cents à 80,97$.

Le marché avait pourtant démarré dans une certaine euphorie alimentée par de nouvelles preuves de la soif de la Chine pour le pétrole.

«Les importations de pétrole chinoises sont montées à un niveau record de 5 millions de barils par jour en décembre», soit une hausse de 48% en un an, a rapporté Amrita Sen, de Barclays Capital, qui s'attend à voir «la demande de pétrole chinoise poursuivre une croissance robuste et rester le principal contributeur» à la croissance de la consommation mondiale d'or noir en 2010.

La Chine est devenue le plus important marché automobile dans le monde, «ce qui se traduit par une demande croissante pour les produits pétroliers», a ajouté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Le baril est monté jusqu'à 83,95$ à New York, son plus haut niveau depuis le 9 octobre 2008, avant de passer dans le rouge dans la matinée, ne parvenant pas à se redresser en fin de séance.

«Les gens ont vendu au plus haut pour prendre des bénéfices», a expliqué Jason Schenker, de Prestige Economics.

«Ils ont tendance à oublier que les prix étaient descendus sous 70$ il y a un mois. Ils ne sont remontés qu'à la suite de baisses consécutives importantes des stocks pétroliers aux États-Unis. Mais le contexte économique n'a pas changé», a ajouté l'analyste.

Ces retraits étaient liés au temps froid, en dessous des normales saisonnières, qui sévit en Amérique du Nord et dans le monde. Or, selon les services météorologiques, les températures devraient remonter dans les jours à venir.

Les économistes profitaient par ailleurs du début de semaine pour ajuster leurs estimations sur les prochaines statistiques hebdomadaires du département de l'Energie, qui sont publiées le mercredi.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves de brut se seraient étoffées la semaine passée.

La nette baisse du dollar, l'euro revenant à plus de 1,45$ lundi pour la première fois en près d'un mois, ou encore les tensions géopolitiques n'ont pas suffi à soutenir le marché pétrolier.

Les investisseurs surveillaient la situation au Nigeria, où un oléoduc de la société pétrolière américaine Chevron a été visé par une attaque, approuvée mais non revendiquée samedi par le principal mouvement rebelle Mend, dans la région riche en pétrole du delta du Niger.

Survenu vendredi, l'incident a entraîné, selon Chevron, l'arrêt d'une production d'environ 20 000 barils par jour (mbj).