Les prix du pétrole ont une nouvelle fois chuté mercredi à New York et le baril a terminé à 70$, au plus bas depuis deux mois, le marché s'inquiétant de la montée des stocks de produits raffinés aux États-Unis, conséquence d'une demande en berne.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier s'est établi à 70,67$ à la clôture, en baisse de 1,95$ par rapport à celle de mardi. Il n'avait plus terminé aussi bas depuis le 7 octobre.

Il accumule désormais six séances consécutives de recul, sur lesquelles il a plongé de presque huit dollars.

«Les gens se rendent compte que la demande aux États-Unis ne rebondit pas», a commenté Ellis Eckland, analyste indépendant.

Dans ses statistiques hebdomadaires, le département américain de l'Énergie (DoE) a fait état d'une chute des stocks de brut du pays la semaine dernière, de 3,8 millions de barils.

Mais cette nouvelle, synonyme d'une baisse de l'offre de brut, «a été compensée pour une montée des réserves d'essence et de produits distillés», en hausse respectivement de 2,2 et 1,6 millions de barils, a expliqué M. Eckland. «La demande reste anémique», a-t-il ajouté.

Sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,5 millions de barils par jour (mbj) de produits pétroliers, soit 3,0% de moins qu'à la même période de 2008. Toujours plus faible que l'an dernier, la demande «ne montre aucun signe d'amélioration», a souligné Nic Brown, de Natixis.

L'augmentation des stocks de produits distillés, totalement inattendue, a été particulièrement mal accueillie: ils comprennent le fioul de chauffage et sont donc particulièrement suivis à l'approche de l'hiver.

Le niveau actuel des stocks «constitue la première inquiétude du marché, surtout des produits distillés, et non seulement ici (aux États-Unis), mais tous ces barils stockés dans des cargos dans le monde», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.