Les prix du pétrole ont nettement rebondi mercredi à New York, portés par des indicateurs encourageants pour l'évolution de la demande aux États-Unis et un nouvel accès de faiblesse de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 77,96$, en progression de 1,94$ par rapport à la clôture de mardi.

Il a ainsi repris le terrain perdu la veille (-1,54$).

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,98$ à 78,44$.

«Le sentiment dominant sur le marché s'explique par les nouvelles économiques», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Selon l'analyste, la hausse des cours s'est produite «sur fond de chiffres sur l'emploi, qui montrent moins de demandes d'allocations, ainsi que de baisse du dollar».

Les nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis ont brutalement chuté la semaine dernière, tombant à 466 000, leur plus bas niveau depuis septembre 2008.

Autres indicateurs positifs, les dépenses de consommation des ménages ont rebondi plus que prévu en octobre, et les ventes de logements neufs ont atteint leur plus haut niveau depuis septembre 2008.

«La chute de la demande observée depuis l'année dernière perd de l'intensité, et on va voir la demande augmenter, ce qui va faire augmenter les prix du pétrole», a estimé M. Lipow.

De son côté, la monnaie américaine est tombée à son plus bas niveau depuis 15 mois face à l'euro, qui est monté à près de 1,51$. Un tel mouvement pousse les investisseurs vers les matières premières pour protéger leur capital d'une perte de valeur. Il rend par ailleurs le brut plus attractif pour les acheteurs munis de devises autres que le dollar.

Les marchés américains seront fermés jeudi à l'occasion de Thanksgiving.

Les opérateurs ont peu réagi aux statistiques hebdomadaires sur l'évolution des réserves pétrolières américaines. Les stocks de brut ont augmenté de 1,0 million de barils la semaine dernière, mais moins qu'anticipé. Ceux d'essence ont progressé plus qu'attendu, et ceux de produits distillées (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont accusé un repli surprise.

Côté demande, sur les quatre dernières semaines, les Américains ont consommé en moyenne 18,7 millions de barils par jour (mbj) de produits pétroliers, soit 2,9% de moins qu'à la même période de 2008.

La consommation d'essence s'affiche en hausse de 0,5% sur un an et celle de produits distillés en chute de 9,5%.

«Il est toujours trop tôt pour dire que la demande de gazole est repartie aux États-Unis, comme c'est le cas en Chine, mais au moins, les chiffres s'améliorent», ont estimé les analystes de Barclays Capital.