À Malartic, en Abitibi, l'opposition entre l'usage de la surface et celui du sous-sol s'est dressée de façon bien spéciale récemment: l'entreprise a découvert de l'or... directement sous un quartier de la ville.

Comment les choses s'y sont-elles déroulées?

Osisko s'est engagée à rebâtir le quartier au complet, dont une école, un CPE et un centre communautaire, à l'autre bout de la ville. Exactement 205 maisons devaient aussi faire place à la mine.

L'entreprise a donné le choix aux citoyens: vendre leur maison à Osisko à un prix de 20% supérieur à celui fixé par une firme d'évaluateurs... ou la faire déménager aux frais de l'entreprise.

Dans ce dernier cas, Osisko a chargé les maisons sur des camions et offert 5000$ de compensation aux citoyens. Ceux-ci ont aussi été logés temporairement pendant le déménagement et ont reçu 42$ par jour en frais de subsistance.

Sur place, La Presse Affaires a constaté que si certains résidants se sont montrés enchantés de pouvoir vendre leur maison ou avoir la chance de déménager dans un quartier neuf, d'autres ont déploré tous les inconvénients créés par l'opération.

Cet été, le Bureau des audiences publiques sur l'environnement a constaté que le fait que le déplacement du quartier ait débuté avant même que le projet ne reçoive le feu vert des autorités a inquiété les citoyens et soulevé «des questions sur le plan éthique et humain».

Actuellement, Osisko négocie toujours avec une poignée de résidants récalcitrants. Des procédures d'expropriation pourraient-elles être entreprises? «On continue de dialoguer», s'est contenté de répondre Bryan Coates, vice-président chez Osisko.