Les prix du pétrole ont encore progressé mardi à New York, à la veille de la publication des statistiques hebdomadaires sur les réserves pétrolières américaines, potentiellement touchées par la tempête Ida.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 79,14$, en hausse de 24 cents par rapport à la clôture de lundi.

Il avait déjà pris plus de deux dollars la veille.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance janvier a gagné 21 cents à 78,97$.

«Le marché se montre étonnamment solide», a jugé Ellis Eckland, analyste indépendant. «Je pense que c'est un rebond parce qu'il a été étonnamment faible durant les deux dernières semaines. Il est moins monté que les autres matières premières, en raison de la faiblesse de la demande américaine, mais la production industrielle semble plutôt bonne dans le monde, les indicateurs sont de nature à soutenir les cours».

Alors que les cours des métaux ont connu de fortes progressions ces derniers temps, à l'image de l'or qui accumule les records, le baril d'or noir reste coincé dans une fourchette entre 75 et 80 dollars depuis plusieurs semaines.

«On pourrait avoir une baisse des stocks (aux États-Unis), cela pourrait expliquer» la hausse des cours, a ajouté M. Eckland.

Le département américain de l'Énergie doit diffuser mercredi ses statistiques hebdomadaires sur les réserves pétrolières américaines, qui se maintiennent obstinément à des niveaux supérieurs à leur moyenne des dernières années.

Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une stagnation des stocks de brut, une hausse de 400 000 barils des réserves d'essence, mais une réduction des réserves de distillats de 600 000 barils. Ces réserves, qui incluent le fioul de chauffage et le diesel, sont très surveillées en période hivernale.

Mais certains opérateurs s'attendent à une diminution plus marquée des stocks, notamment en raison du passage de la tempête tropicale Ida, qui a perturbé la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique.

«Nous ne serions pas surpris de voir une baisse plus forte que prévu des stocks de brut, peut-être accompagnée d'un recul des stocks de produits raffinés si les cadences des raffineries surprennent par leur faiblesse», a estimé Nic Brown de Natixis.

Les cours du brut ont résisté mardi à un renforcement de la monnaie américaine, mouvement qui a tendance à entraîner les cours des matières premières vers le bas, car il les rend moins attractives pour les acheteurs munis d'autres devises.

«La fourchette dans laquelle évoluent les cours du pétrole s'est rétrécie, malgré la volatilité lors de chaque séance», ont observé les analystes de Barclays Capital, notant la «réticence» du marché à dépasser les 80 dollars.

«Par conséquent, toute indication de reprise mondiale, ou tout signe indiquant qu'on s'éloigne d'une catastrophe économique (...), devrait propulser les prix en haut de cette fourchette», comprise entre 75 et 80 dollars, «tandis que tout heurt dans le processus de reprise met la pression vers le bas», ont-ils ajouté.

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