Suncor Energie (T.SU) a indiqué vendredi que ses dépenses en immobilisations atteindraient 5,5 milliards de dollars en 2010, et que les étapes 3 et 4 de son projet de sables bitumineux Firebag en seraient les principales bénéficiaires.

«Cela donne officiellement le nouveau départ de la croissance des sables bitumineux», a déclaré le chef de la direction, Rick George, aux analystes, lors d'une conférence téléphonique consacrée aux plans de la société pour 2010.

La plus grande pétrolière au pays, depuis son acquisition de Petro-Canada cette année, affirme qu'environ 1,5 milliard de dollars de ses dépenses budgétées pour 2010 seront consacrés à des projets de croissance, ce qui comprend la reprise des travaux de l'étape 3 du projet Firebag.

Le projet était à moitié complété lorsque son développement a été remis à plus tard, plus tôt cette année. Suncor s'attend maintenant à ce que la production début au deuxième trimestre de 2011, avec des volumes se rapprochant graduellement de la capacité nominale, soit environ 68 000 barils par jour de bitume.

Les dépenses iront aussi à l'étape 4 de Firebag, avec pour objectif de voir la première production de bitume au quatrième trimestre de 2012.

Lanny Pendill, un analyste chez Edward Jones à St. Louis, a jugé que la décision quant à l'étape 3 de Firebag était logique.

«Vous pourriez voir venir des étapes additionnelles de Firebag avant l'expansion de la rivière MacKay, et certainement avant Fort Hills», a-t-il ajouté, en référence à deux autres projets de sables bitumineux hérités de Petro-Canada.

Suncor pourrait voir sa production de sables bitumineux croître d'entre 10 et 12 pour cent, en moyenne, par année d'ici 2020, a estimé M. George.

«Nous avons ces énormes volumes de ressources qui nous sont disponibles et nous pourrions atteindre cette croissance de 10 à 12 pour cent sans ajouter un seul baril de ressources à l'exploration. Peu de compagnies peuvent dire cela», a-t-il fait valoir.

Les quelque 4 milliards restants du budget en immobilisations de 2010 seront investis dans les activités existantes de Suncor.

Les prévisions comprennent des investissements dans les opérations de réduction des résidus et les programmes de maintenance de ses installations. Dans le secteur en aval, les dépenses seront particulièrement consacrées à l'amélioration du bilan environnemental de l'entreprise et à la réalisation de travaux de maintenance planifiés.

La mise à niveau du projet Voyageur de Suncor, qui convertirait le bitume des sables pétrolifères en brut synthétique de meilleure qualité, restera en suspens pour le moment.

À court terme, la différence de prix entre les huiles lourdes et le brut léger est si mince qu'il n'est pas logique d'investir dans une telle amélioration. En contrepartie, il pourrait être une meilleure idée de vendre le bitume à des raffineurs aux États-Unis, aux prises avec de plus faibles volumes d'huiles lourdes en provenance du Venezuela et du Mexique.

«Je vois la mise à niveau de Voyageur comme une excellente option pour nous en bout de ligne, éventuellement», a précisé M. George.

Le projet minier de Fort Hills n'est pas non plus inscrit au calendrier de l'an prochain, parce que Firebag était déjà plus avancé au chapitre de l'ingénierie et de la construction.

Suncor a obtenu une participation de 60 pour cent dans Fort Hills par le biais de sa fusion avec Petro-Canada, en août. Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] et UTS Energy [[|ticker sym='T.UTS'|]] se partagent le reste à part égale.

Ce projet a été tabletté il y a un peu plus d'un an par ses partenaires, en raison de la hausse des coûts et de la faiblesse des cours des ressources naturelles.

Suncor a annoncé la semaine dernière qu'elle entendait vendre jusqu'à 4 milliards en actifs dans le cadre de l'incorporation des diverses activités dont elle a hérité lors de son mariage avec Petro-Canada.

L'action de Suncor a grimpé vendredi de 45 cents, pour clôturer à 36,89$, à la Bourse de Toronto.