Le groupe pétrolier américain Chevron (CVX) a annoncé vendredi un bénéfice plus de deux fois inférieur à celui d'il y a un an, invoquant la chute des prix de l'énergie et surtout une compression de ses marges sur l'essence, mais dépassant malgré tout les attentes des analystes.

Dans un communiqué, Chevron a indiqué avoir dégagé un bénéfice net part du groupe de 3,831 milliards de dollars au troisième trimestre, contre 7,89 milliards il y a un an. Au second trimestre, le bénéfice net avait plongé de 71% sur un an à 1,75 milliard de dollars.

Par action, le bénéfice atteint 1,92 dollar et 1,72 dollar hors éléments exceptionnels au troisième trimestre. Les analystes attendaient 1,47 dollar.

Le résultat net a également pâti d'un effet de change défavorable, précise le groupe.

Chevron fait mieux que la plupart des autres compagnies pétrolières. ExxonMobil et ConocoPhillips ont vu leur bénéfice net s'effondrer de respectivement 68% et 71%, le groupe italien Eni a vu le sien reculer de 58%, et le britannique Shell de 62%.

Le chiffre d'affaires a atteint 46,63 milliards de dollars, 42% de moins qu'il y a un an et en dessous de prévisions des analystes, qui tablaient sur 47,84 milliards.

Chevron attribue ce recul à «la baisse des prix du pétrole brut, du gaz naturel et des produits raffinés». Le prix de vente moyen du brut a ainsi chuté de plus de 40 dollars le baril sur un an entre juillet et septembre comparé à l'été 2008, période où ils avaient atteint des records historiques.

Dans la division exploration-production («upstream»), la production en équivalent-pétrole a atteint 2,7 millions de barils par jour au troisième trimestre, près de 11% de plus qu'il y a un an, grâce au démarrage de nouveaux projets et à un gain exceptionnel de 400 millions.

Chevron mentionne notamment le lancement de la production du projet de forage en eaux profondes Tombua-Landana (Angola), dont il détient 31%, et «qui devrait atteindre sa production maximale de 100.000 barils de brut par jour en 2011».

Chevron précise aussi avoir découvert du pétrole et du gaz dans une autre concession d'Angola dont elle détient 39%, le Bloc zéro de Greater Vanza Longui Area.

La division upstream a également vu son bénéfice dopé par un gain exceptionnel de 400 millions de dollars grâce à la cession d'une partie des actifs du groupe dans le projet de gisement de gaz naturel Gorgon, en Australie, dont Chevron possède 50%.

En revanche, le bénéfice de la division «downstream» (raffinage et marketing) s'est effondré de 90% à 194 millions de dollars, à cause d'une contraction des «marges sur la vente d'essence et de produits raffinés», combinée à «une faible demande et une abondance d'offre», a commenté le PDG David O'Reilly, qui quittera le groupe à la fin de l'année.

Il a précisé que les dépenses administratives, opérationnelles et de commercialisation du groupe avaient été réduites de 13% depuis le début de l'année.

Enfin, les revenus de la division de produits chimiques du groupe a en revanche presque doublé à 164 millions de dollars contre 70 millions un an plus tôt.

L'action reculait de 1,12% à 77,48 dollars dans un marché en baisse.