Cinq ans après avoir présenté le projet, Ultramar a finalement reçu hier l'autorisation gouvernementale qui lui permet de commencer la construction d'un pipeline entre sa raffinerie de Lévis et Montréal-Est.
Le lien de 245 kilomètres devrait être achevé à la fin de 2011, à la suite de travaux d'une durée de 12 à 18 mois, a indiqué hier le porte-parole de la pétrolière, Louis Forget.
Il s'agit d'un investissement de 300 millions de dollars qui a bien failli ne jamais voir le jour. Ultramar avait menacé de remballer son projet, devant la lenteur du gouvernement à donner son accord. Récemment, les dirigeants des chambres de commerce situées le long du tracé du pipeline avaient dénoncé la longueur du délai subi par Ultramar et fait pression sur le gouvernement pour qu'il prenne une décision.
C'est fait. «C'est un projet d'envergure qui contribuera certainement à la relance de notre économie et à notre prospérité», a commenté hier à Québec le ministre du Développement économique, Clément Gignac.
Le pipeline d'Ultramar acheminera l'essence et d'autres produits raffinés à Lévis vers le marché de Montréal. Il remplacera le train qui faisait huit fois l'aller-retour entre Montréal et Lévis. Ultramar continuera d'acheminer des produits raffinés par train vers l'Ontario à raison de trois convois par semaine et vers le Nouveau-Brunswick, un convoi par semaine. La traversé du fleuve sera fera à la hauteur de Boucherville, où un lien sous-fluvial appartenant à la pétrolière existe déjà.
Des propriétaires riverains contestent toujours le tracé du pipeline et Ultramar se dit prête à faire des ajustements si nécessaires. Toutefois, l'autorisation gouvernementale lui permet de continuer ses travaux préliminaires et de faire officiellement la demande des nombreux permis requis avant de commencer la construction, en juin prochain.
Le coût du projet est passé de 200 à 300 millions en cinq ans. Récemment, la pétrolière avait stoppé ses dépenses dans l'attente du feu vert gouvernemental, après avoir investi 25 millions dans le projet.