Les prix du pétrole ont fortement progressé mercredi à New York, le baril terminant à plus de 81$ pour la première fois en plus d'un an, porté par la baisse des stocks pétroliers aux États-Unis et l'affaiblissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre, nouveau contrat de référence, a terminé à 81,37$, en hausse de 2,25$ par rapport à la clôture de mardi.

Il n'avait effectué qu'une brève incursion la veille au dessus du seuil des 80$, qu'il n'avait plus touché depuis la mi-octobre 2008, avant de se replier. Il est cette fois monté jusque 82,00$ en séance.

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Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, le fait que l'euro soit passé au dessus de 1,50$, pour la première fois depuis l'été 2008, «a accéléré les achats de matières premières, pas seulement de pétrole».

L'affaiblissement de la monnaie américaine pousse en effet les investisseurs à placer leurs avoirs dans les matières premières, pour éviter une perte de valeur de leur capital.

Comme la semaine dernière, le marché a en outre été encouragé par les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie sur les réserves pétrolières des États-Unis, le premier consommateur d'or noir dans le monde.

Si les stocks de brut ont augmenté pour la deuxième semaine d'affilée, de 1,3 million de barils, ceux d'essence ont chuté trois fois plus qu'attendu, de plus de deux millions de barils. Et ceux de produits distillés ont aussi reculé.

«Les réserves de produits raffinés ont baissé et l'augmentation de celles de brut s'explique entièrement par la côte Ouest», ont noté les analystes de Morgan Stanley.

«Les importations (de brut, ndlr) restent faibles», ont-ils ajouté. «Il n'y a certes pas de pénurie de brut mais il est clair que les raffineurs ne veulent pas restocker à l'approche de la fin de l'année».

Le marché voit avec soulagement diminuer les stocks, qui avaient atteint au printemps derniers des niveaux proches de la saturation, notamment sur la côte est, en raison de la faiblesse de la demande.