Les cours du pétrole ont encore progressé mardi à New York, à plus de 74$ pour le baril de référence, soutenus par un repli du dollar, mais aussi par des prévisions optimistes pour la demande future d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 74,15$, en hausse de 88 cents par rapport à la clôture de lundi.

Il avait déjà engrangé 2% la veille.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 1,04$ à 72,40$.

Les prix, arrivés dans la limite supérieure des marges restreintes dans lesquelles ils évoluent depuis plusieurs mois, ont profité d'un «élan continu, et de meilleures perspectives pour la demande l'année prochaine, notamment celles de l'Opep», a souligné John Kilduff, de MF Global.

Après l'Agence internationale de l'Énergie la semaine passée, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a en effet relevé ses prévisions sur la consommation mondiale de pétrole.

Le recul de la consommation sera limité à -1,65% cette année, contre -1,8% prévu précédemment, et la hausse s'établira à 0,8% l'an prochain, contre 0,6% envisagé auparavant, estime désormais le cartel.

«Du fait que la production est actuellement contenue, aussi bien au niveau des pays producteurs qu'à celui des raffineries, on a de plus en plus conscience que les réserves pourraient diminuer rapidement face à la reprise économique», a expliqué John Kilduff.

Cette pression est venue s'ajouter à celle causée par la chute du dollar, qui pousse les investisseurs à se protéger contre l'inflation en achetant des actifs tangibles.

Face à l'euro, la monnaie américaine évoluait à son plus bas depuis 14 mois mardi.

Autre bonne nouvelle pour la demande de pétrole, les ventes de voitures en Chine ont dépassé le million d'unités en septembre pour le septième mois d'affilée.

Ces différents facteurs ont soutenu les acheteurs, revenus pour certains d'un long week-end, alors que lundi était partiellement chômé aux États-Unis.

«La question est de savoir si c'est viable», a noté Phil Flynn, de PFG Best Research.

«Ce marché est-il en train de se préparer à casser la limite supérieure des marges réduites dans lesquelles il évolue ou est-ce qu'il est juste en train de la tester», s'est-il encore demandé.

Le marché, qui oscille depuis plusieurs mois entre 65 et 75 dollars, avait déjà tenté de passer le seuil psychologique des 75 dollars en août, s'y heurtant lourdement en séance et accusant finalement en clôture une baisse d'environ 3%.

Mercredi, le marché va suivre la publication des stocks hebdomadaires de pétrole. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires attendaient une baisse des réserves de produits distillées, mais une augmentation de ceux de brut et d'essence.