Les prix du pétrole ont de nouveau progressé mardi à New York, soutenus par la perte de valeur de la monnaie américaine, dont certains pays voudraient remettre en cause le rôle de référence pour les échanges d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 70,88$, en hausse de 47 cents par rapport à la clôture de lundi.

«L'affaiblissement du dollar a provoqué un afflux de capital vers le brut», a constaté Jim Ritterbusch, de Ritterbusch Oil Associates.

Les investisseurs, de plus en plus optimistes quant à la perspective d'une reprise économique, se détournent de la monnaie américaine, considérée comme une valeur refuge, au profit d'actifs plus risqués comme les actions ou les matières premières.

Un dollar plus faible signifie aussi un pétrole moins cher pour les investisseurs munis d'autres devises, encouragés à acheter.

Sapant encore davantage le billet vert, le quotidien britannique The Independent a affirmé mardi que les pays arabes du Golfe envisageaient, avec la Chine, la Russie, le Japon et la France, de remplacer le dollar dans les échanges pétroliers par un panier de monnaies incluant le yen, le yuan chinois, l'euro, l'or et la future monnaie commune du Golfe.

Le Koweït, le Qatar et la Russie ont démenti ces informations, mais «il y a beaucoup de rumeurs», a rapporté le courtier indépendant Ellis Eckland. «C'est négatif pour le dollar et donc de nature à faire monter les cours du pétrole. Cela ébranlerait le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar», a-t-il expliqué.

Sur le front du rapport entre l'offre et la demande, l'agence américaine sur l'Energie a légèrement relevé mardi ses prévisions de consommation mondiale de produits pétroliers pour la fin 2009 et 2010.

Cette émanation du département américain de l'Energie (DoE) estime désormais que la demande mondiale va revondir de 1,1 million de barils par jour en moyenne l'année prochaine, après un repli de 1,8 million cette année.