Rio Tinto Alcan n'a pas stoppé son projet d'usine pour mettre à l'essai sa nouvelle technologie de production d'aluminium AP-50, mais il n'a guère avancé au cours des derniers mois.

«Le projet continue à un rythme ralenti», a indiqué hier le porte-parole de l'entreprise, Stefano Bertolli.

La construction de l'usine n'est pas encore commencée. Le début de la construction et la date de la mise en service ne sont pas encore arrêtés. «Ça va dépendre du marché», a dit le porte-parole.

Le gouvernement du Québec a accordé en mai dernier un prêt de 175 millions à Rio Tinto Alcan pour poursuivre ce projet malgré la dégringolade du marché de l'aluminium. Cette aide financière devait permettre «de poursuivre la construction de l'usine AP-50 à un rythme que l'entreprise n'aurait pu soutenir sans cet apport», avait alors expliqué le ministre Raymond Bachand.

Le rythme d'avancement des travaux semble toutefois bien lent aux yeux de plusieurs, à commencer par le gouvernement du Québec, qui a envoyé le successeur de M. Bachand, Clément Gignac, prendre des nouvelles du projet la semaine dernière. Les syndiqués aussi s'inquiètent de la suite, a indiqué hier le porte-parole syndical Carl Dallaire.

Le prêt de 175 millions consentis par le gouvernement québécois en mai s'ajoute à l'aide financière de 400 millions accordée par Québec à l'entreprise en décembre 2006. En contrepartie, Rio Tinto Alcan s'était engagée à investir 2,1 milliards au Saguenay-Lac-St-Jean dans sa nouvelle technologie.

La première phase de cet investissement est justement la construction d'une usine-pilote qui produira 60 000 tonnes d'aluminium en utilisant moins d'énergie que la production conventionnelle.