Le géant aurifère canadien Barrick Gold (T.ABX) souhaite abandonner ses contrats de couverture sur sa production d'or, et financer cette décision par une émission d'actions représentant au total 3 milliards de dollars américains, a-t-il annoncé mercredi.

Barrick a pris cette décision afin «de profiter pleinement du prix de l'or (tel que négocié en temps réel sur le marché) sur l'ensemble de sa production future», explique le groupe de Toronto.

Les contrats de couverture permettent de vendre une production à des prix fixés précédemment et de se protéger ainsi contre une baisse des cours.

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Mais, ne pouvant profiter de l'envolée des prix de l'once d'or, qui ont dépassé les 1000 dollars à New York mardi pour la première fois depuis six mois, Barrick Gold s'estime lésé par les contrats souscrits.

Le groupe insiste sur «les perspectives de plus en plus positives sur un prix (croissant) de l'or» et «une persistance de fondamentaux solides sur la demande et la production d'or».

Par ailleurs, «les contrats de couverture et contrats flottants étaient de nature à avoir un impact négatif sur l'attractivité du groupe vis-à-vis de la communauté des investisseurs, et partant, sur son cours en Bourse», observe Barrick Gold, dont les bilans trimestriels étaient plombés par les écarts d'acquisitions.

L'élimination de l'ensemble de ces contrats conduira le groupe à passer au troisième trimestre une charge de 5,6 milliards de dollars.

L'augmentation de capital prévue pour financer l'opération portera sur 81,2 millions d'actions ordinaires vendues au prix de 36,95 dollars américains le titre, soit de 6% inférieur au cours de clôture de mardi à New York (39,30 dollars).

«Notre livre de contrats de couverture a suscité des inquiétudes particulières parmi nos actionnaires et plus largement sur le marché, et nous croyons que cela a éclipsé nos nombreux développements positifs», a commenté le directeur général Aaron Regent, cité dans le communiqué.

Pour 2010, le groupe continue de tabler sur une production de 7,7 à 8,1 millions d'onces et une réduction des coûts grâce au démarrage de l'extraction moins coûteuse à Cortez Hill, au Nevada.